A l’occasion de la célébration de la journée mondiale des enseignants, mercredi 5 octobre, Radio Okapi s’intéresse à la situation d’une centaine d’enseignants refugiés dans la ville de Bandundu (Kwilu) à la suite des atrocités à Kwamouth (Mai-Ndombe). Ils n'ont pas enseigné depuis la rentrée scolaire et toutes leurs écoles restent fermées à la suite de l'insécurité. Impayés, ils vivent dans des conditions difficiles.
Actuellement préfet des études à l’institut Mumbanzila au village Etumba na Ngwaka dans le territoire de Kwamouth au Mai-Ndombe, Jacques Kawata est dans l’enseignement depuis 16 ans.
Cependant depuis la rentrée scolaire le 5 septembre dernier, il ne peut plus exercer sa profession. Il a fait le déplacement de Bandundu avec son épouse et ses cinq enfants à la veille de le rentrée des classes à cause des atrocités de Kwamouth.
Jacques Kawata affirme que ses activités lui manquent énormément :
« Les élèves me manquent. Je suis habitué à toucher la craie chaque fois, étant enseignant de carrière. Je ne suis pas à l’aise ! Je le (serai) jusqu’à ce que les activités scolaires soient reprises ».
Au chef-lieu du Kwilu, Jacques Kawata habite dans une petite maison inachevée qui n’a pas de porte, toute la famille passe nuit à même le sol et manque à manger. Cet enseignant de carrière, dépourvu de tout, dit ne pas être à mesure de prendre en charge sa famille :
« Je suis devenu un mendiant, tout un préfet comme moi. Quand vous tendez la main à ceux-là, de fois, ils arrivent à vous remettre même un 500 francs congolais (0,25 USD). Mais un père de cinq enfants et une femme… De fois on passe la nuit comme ça sans mettre quelque chose dans la bouche ».
D’habitude, cet enseignant perçoit son salaire à Masiambio situé à 45 km de son village. Mais depuis le mois d'août, aucun agent payeur n’est arrivé au territoire de Kwamouth.
Ce calvaire est vécu par plus de cent enseignants de Kwamouth qui se sont déplacés vers Bandundu.