Sur les cent dix-neuf prévenus de la prison de Walikale, soixante-et-un sont en détention irrégulière, ont indiqué mardi 20 septembre des acteurs de la société civile ainsi que les organisations de défense des droits humains œuvrant dans le territoire.
Les uns, ont totalisé cinq à quatre ans alors que les autres comptent un à trois ans de détention sans que leurs dossiers ne soient fixés dans les juridictions compétentes.
Cet alerte émane de responsables de la coordination territoriale de la société civile, forces vives et d’autres organisations caritatives locales, après la visite effectuée mardi à cette prison.
Ils s’inquiètent du sort de ces personnes et alertent les autorités judiciaires compétentes sur le dysfonctionnement de la justice dans ce territoire.
Cette problématique leur a été présentée d’abord par le responsable de prison et par les concernés dont la plupart souffre de gale et de malnutrition. Ces derniers, ont fustigé le fait que le délai fixé par la loi pour qu’ils soient présentés devant leurs juges naturels est largement dépassé.
Ils ont, de ce fait, qualifié leur détention prolongée dans cet établissement pénitentiaire d’arrestation arbitraire.
La société civile plaide auprès des autorités judiciaires compétentes d’organiser des audiences foraines à Walikale-Centre; le tribunal de paix de Walikale étant incompétent pour juger les faits pour lesquels sont poursuivis certains détenus.
Les indices des viols, meurtres, assassinats et autres faits graves pèsent sur ces prévenus, ont confirmé les sources proches des autorités pénitentiaires.
Contacté par Radio Okapi, le magistrat Basille Lumande Kabuga, procureur général près la cour d’appel du Nord-Kivu, promet de vérifier ces dossiers avec les magistrats surplace à Walikale avant de se prononcer sur ces cas.