Des experts des Nations-Unies doutent de l’organisation des élections présidentielles et législatives prévues en 2023 en République Démocratique du Congo(RDC).
Selon un article d’Africa Intelligence, publié mercredi 24 aout, citant un rapport d’experts de l’ONU, plusieurs défis expliquent cette crainte et des scenarios sombres sont prévisibles.
A la demande de la Commission Electorale Indépendante (CENI), la mission d’évaluation des besoins électoraux de l’ONU a été déployée en début d’année et a finalisé son rapport. Deux experts électoraux mandatés par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ont cartographié les risques de conflits avant, pendant et après les élections de 2023.
Les défis
Le premier défi, selon ce rapport est d’ordre sécuritaire à l’Est du pays où opèrent toujours une centaine de groupes armés dont le M23 et l’ADF.
Le déploiement d’une force régionale de la communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) a commencé le 15 aout avec l’arrivée d’un premier contingent burundais dans le Sud-Kivu.
L’état de siège, toujours en vigueur dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, où toute activité politique reste théoriquement suspendue, laisse craindre des obstacles majeurs pour l’organisation et la tenue du scrutin, note ce rapport. Ainsi, les experts du PNUD constatent qu’un glissement du calendrier est désormais possible.
Le déficit financier
Le cout pour les élections est estimé à 900 millions de dollars américains. La CENI est encore loin de récupérer les 640 millions de dollars sollicités pour l’année 2022. Pourtant, cet argent est indispensable à l’achat du matériel électoral.
Les informations recueillies par Africa Intelligence font savoir que le président de la CENI, Denis Kadima ne pourra pas non plus compter sur l’appui des occidentaux et plus particulièrement des Etats Unis et de l’Union Européenne. Ces experts mandatés par le PNUD mettent aussi en exergue l’inquiétude autour de « la volonté du régime en place de contrôler les instituions en charge du pouvoir, à savoir la CENI et la Cour constitutionnelle ».
Trois scénarios dégagés par les experts de l’ONU
Le premier « verrait le Front Commun pour le Congo, (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila s’entendre avec la majorité actuelle pour garantir sa présence au sein des deux chambres du parlement ainsi qu’une sorte de protection juridique pour sa famille et ses collaborateurs politiques ».
Le deuxième scénario « verrait, pour sa part, la formation politique de Joseph Kabila s’entendre avec un autre partenaire de l’opposition pour mener le combat dans les urnes contre Felix Tshisekedi ».
Le troisième scénario est « celui de tous les dangers pour le pouvoir actuel. Il prévoit un boycott du scrutin par le FCC et son clan cherchant, à travers leur influence sur les forces de sécurité, à pourrir le processus électoral. Avec pour conséquence, une interruption des opérations électorales et le début d’une crise politique majeure ouvrant sur une période de transition et de nouvelles élections ».