Les Chefs de l'Etat de la Communauté́ de l'Afrique de l'Est (EAC) réunis en conclave le lundi 20 juin à Nairobi au Kenya exigent « la cessation immédiate » des hostilités, y compris le retrait des positions récemment prises ». C’est ce qui ressort du communiqué final du 3eme conclave des Chefs d’Etat de EAC sur la situation de paix et de sécurité́ qui prévaut dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Les Chefs d'Etat ont en effet délibéré sur la situation sécuritaire prévalant dans l’Est de la RDC et sur les mesures visant à̀ promouvoir la paix, la stabilité́ et le développement dans l'est de la RDC et dans la région plus élargie de l'Afrique de l'Est.
Le conclave a reconnu et réitère que la confiance, la cessation des hostilités, et le cessez-le-feu inconditionnel, sont parmi les questions essentielles qui nécessitent une résolution concertée, urgente et durable.
D’autres questions essentielles à prendre en compte sont :
- La participation aux processus politiques du pays
- La priorisation et la participation au développement de la RDC
- La citoyenneté́
- La présence d'éléments étrangers négatifs
- Le sort des combattants lors de la réintégration
- Le statut des réfugiés et des personnes déplacées internes en RDC.
Les Chefs d’Etat se sont engagés à contribuer à la réconciliation et à une paix durable et à trouver une solution rapide et durable au conflit en RDC, en particulier dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu ainsi que de l'Ituri.
Ils ont reconnu la suprématie de la Constitution de la RDC et se sont engagés à maintenir un pays unifié et sécurisé, avec des institutions cohérentes et crédibles du gouvernement central exerçant une autorité́ totale sur son territoire et reconnaissant que les voies pacifiques constituent la meilleure façon de résoudre les conflits.
La force régionale
Les Chefs d'Etat ont donné des instructions pour que la Force régionale qui sera mise sur pied dans les prochains jours, cherche à stabiliser et à garantir la paix en RDC, en coopération avec les forces militaires et administratives de la RDC. La Force Régionale devrait également coopérer dans la mise en œuvre du processus de désarmement et de démobilisation, indique le communiqué final.
La Force Régionale qui sera constituée en tant que force de la Communauté d'Afrique de l'Est en vertu du Protocole de l’EAC sur la Paix et la Sécurité et de l'Article 124 du Traité de l’EAC sur la Paix et la Sécurité Régionales et de l'Article 125 sur la coopération en matière de défense. La Force Régionale a recu son mandat opérationnel et a détaillé sa structure opérationnelle devant les Chefs de l'État.
Le plan politique
Les parties prenantes ont convenu que le processus politique devrait être intensifié par toutes les parties afin de permettre aux citoyens de la RDC de se sentir en sécurité et de pouvoir reprendre et poursuivre leurs activités sociales, culturelles et économiques respectives.
Le conclave a notamment une note écrite sur le volet politique du processus de Nairobi, qui détaillait les actions et les activités entreprises depuis la dernière rencontre du deuxième Conclave, y compris l'organisation de consultations avec divers groupes armés et rebelles en RDC, dans le cadre du suivi des consultations entreprises par la RDC avec les groupes rebelles à Nairobi. Les Chefs d’Etat ont remercié́ le Président Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, d’avoir emprunté la voie régionale dans sa détermination à résoudre la situation de paix et de sécurité́ dans l'est de la RDC.
Les discours de haine
Les chefs d'État ont également souligné que, tout langage offensant, tout discours de haine, toute menace de génocide et tout autre langage politiquement incitatif doivent cesser et être découragés par toutes les parties et que le peuple congolais doit être encouragé à travailler ensemble afin de stabiliser l'est de la RDC pour que cette partie du pays prospère, precise le communiqué final.
Ce 3eme conclave de Nairobi a connu la participation du président ougandais Yoweri MUSEVENI, Paul Kagame du Rwanda, Salva KIIR Mayardit du Sud Soudan ; Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, de la RDC, Evariste Ndayishimiye du Burundi. La Présidente de la République Unie de Tanzanie était représentée par l’Ambassadeur de Tanzanie au Kenya, le Dr. John Steven Simbachawene.