Ancien gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku a accusé, mardi 14 juin, les différentes rébellions de l’Est de freiner l’élan économique de la RDC.
Intervenant à Radio Okapi, il s’étonne que les mouvements rebelles présentent les mêmes revendications, notamment les rebelles rwandais des FDLR qui évoquent la haine tribale pour envahir le Congo.
« Aujourd’hui que la RDC veut amorcer sa relance économique, la guerre recommence alors que tout le monde sait qu’à Bunagana, on allait lancer les travaux d’asphaltage de la route Bunagana-Rutshuru-Goma ensuite Kasindi-Beni-Butembo qui constituent des piliers et des corridors de développement importants », a-t-il révélé.
Face à la situation actuelle de Bunagana, il a invité la population du Nord-Kivu au calme :
« Je voudrai d’abord apaiser toute la population du Nord-Kivu et dire que ça, [NDLR : cette déstabilisation] c’est du déjà vu, déjà entendu. On l’a vu et on l’a entendu en 19997 avec l’AFDL, en 1998 avec le RCD, en 2004 avec Jules Mutebusi et Laurent Nkunda, 2006 et 2007 avec Laurent Nkunda en tête du CNDP, en 2009 avec le CNDP rénové de Bosco Ntaganda et Makenga ».
L’ancien gouverneur du Nord-Kivu a par ailleurs rappelé la naissance du M23, en 2021, soit une apprès les élections de 2011.
« Vous vous rendez compte qu’aussitôt que les élections ont eu lieu en 2011, la guerre a commencé en 2012 », a-t-il ajouté.
Le M23, avec l’appui militaire du Rwanda, a pris le contrôle de la cité de Bunagana (Nord-Kivu), depuis lundi dernier, selon un communiqué des FARDC.
Cette occupation de Bunagana intervient 10 ans après une autre occupation de cette cité par la même rébellion.
Pour plusieurs analystes, cette cité est stratégique, puisque frontalière avec l’Ouganda voisin.
Elle a toujours été une zone de prédilection pour des rébellions telles que le M23 ou encore l’ancien groupe armé CNDP, bien avant lui.