Environ 68 000 survivantes des violences sexuelles ont été prises en charge sur le plan médicale et psycho-sociale, depuis 1999, à l’Hôpital de Panzi, à Bukavu (Sud-Kivu). Sa chargée de la réplication de la prise en charge holistique, Dr Rukunghu Neema, a livré ces statistiques, ce samedi, à la veille de la visite du couple royal belge dans ce centre.
Elle a précisé que les âges des femme soignées varient entre 6 mois et 80 ans.
Dr Rukunghu Neema explique ensuite les deux autres piliers de l’Hôpital de Panzi :
« Sur le plan socio-économique, actuellement nous comptons 252 mutuelles de solidarité. Nous avons à peu près 811 associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC). Sur le plan juridique nous avons actuellement 24 cliniques juridiques à travers le pays et la création même des groupes pour la masculinité positive ».
Outre ses missions de soins classiques, cette institution de santé est réputée pour la chirurgie reconstructive pratiquée par le Dr Denis Mukwege, mais aussi pour son modèle de guérison pour les survivantes des violences sexuelles.
« One stop center », c’est le modèle de Panzi, centré sur tous les besoins des victimes.
Dr Rukunghu Neema ajoute par ailleurs que ce modèle repose sur 4 piliers :
« Au niveau médical, on estimait qu’on avait fait tout ce que devait faire. C’est après que l’on s’est rendu compte que c’était un problème psychologique avec toute la somatisation. La plupart des survivants qui arrivaient disaient qu’on avait tout pillé chez eux. Mais même le problème psychologique pour y répondre à 100 %, on devait régler la question de la réinsertion socio-économique. Après la réinsertion des premières victimes, il y a eu les anciennes qui rentraient et nous disaient je connais en fait la personne qui m’a fait ça. Donc le besoin de justice se fait ressentir ».