La prison centrale de Bunia a enregistré 92 cas de tuberculose en l’espace de trois mois et 200 détenus courent le risque de contamination à cette maladie. Ces chiffres ont été publiés, mercredi 25 mai, par le médecin directeur du centre hospitalier de cette prison, docteur Wathum Ucircan.
Il précise que la cellule d’isolement des malades est trop exigüe pour contenir plus de 50 tuberculeux pour le moment. Ce qui constitue, selon lui, un danger pour la santé des quelque deux mille détenus de cette maison carcérale.
« Pour cet effectif de 92 détenus malades, la zone d’isolement est construite seulement pour une capacité de 16 malades. Ils sont au-delà de 50 ceux qui sont à la première phase ; donc la phase intensive. Et puis, ils sont maintenant à l’intérieur de la prison avec risque de développer une souche résistante qui sera encore plus dangereuse comme une arme biologique », a-t-il alerté.
Le médecin directeur du centre hospitalier de la prison centrale de Bunia a aussi indiqué que la situation générale précaire dans laquelle se trouvent les prisonniers accentue ce problème sanitaire.
« Au-delà de l’état de vulnérabilité due à leur état de santé, la surpopulation, la malnutrition, viennent maintenant aggraver la maladie. On peut dire qu’on a maintenant mis le feu. Alors c’est ça la situation qui nous fait maintenant peur dans les jours à venir », explique le médecin directeur.
Docteur Wathum craint « qu’une personne venue saine à la prison rentre avec la tuberculose à son domicile au risque d’y mourir ».