Kinshasa : ouverture de l’atelier d’adoption de la stratégie nationale du DDRC-S

L'atelier d'adoption de la Stratégie nationale du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS) a été ouvert le lundi 28 mars à Kinshasa par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde. 

Dans son mot, le chef du gouvernement a reconnu la complexité de la persistance des conflits armés dans l’Est de la RDC. 

« La République démocratique du Congo fait face à des problèmes d’insécurité causée par les groupes armées, particulièrement à l’Est. Ces conflits sont d’une telle complexité que leurs résolutions nécessitent une stratégie globale de lutte. Beaucoup de causes des acteurs tant nationaux qu’étrangers, sont mêlés à tel point que, ces conflits ont fini par avoir une dimension régionale. Plusieurs voies de solution ont été essayées, mais jusqu’à présent, la paix n’est pas encore totale dans cette partie de la République », a déploré le Premier ministre. 

« Les conséquences de cette insécurité, sont énormes. Elles vont des massacres de nos concitoyens, en l’absence de l’autorité de l’Etat, en passant par les pillages de nos ressources naturelles, les déplacements involontaires de nos populations et des installations incontrôlées de certains groupes d’individus sur notre territoire », a-t-il regretté. 

Au regard de ce tableau sombre, le premier ministre a relevé que la résolution de conflits armés à l’Est du pays nécessite une stratégie globale de lutte contre les forces négatives. De ce fait, le gouvernement a mis sur pied le programme DDRCS qui vient accompagner et appuyer la politique du gouvernement en matière de stabilisation, de sécurité et de relance économique dans l’est du pays, a indiqué, Sama Lukonde : 

« Dans sa vision de paix et de cohésion sociale, de restauration de l’autorité de l’Etat et de la relance économique de cette partie de la République, le président de la République en a fait sa préoccupation profonde. La preuve la plus éloquente est la création du programme de désarmement, démobilisation et relèvement communautaire », a argumenté Jean-Michel Sama Lukonde. 

Le chef du gouvernement demande par conséquent à la population des provinces concernées de s'approprier ce programme. 

Accompagnement des Nations Unies 

Pour sa part, la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita a indiqué qu’avec la création du PDDRCS et l’élaboration de cette stratégie nationale, l’Etat congolais fait preuve de sa volonté de s’engager dans ce processus et a félicité l’Etat congolais pour cette initiative.  

Bintou Keita a réaffirmé la volonté des Nations Unies à accompagner le gouvernement congolais sur ce chemin. 

« L’absence des dernières années d’un programme véritablement adapté au contexte opérationnel de la RDC, à la typologie des conflits à travers le pays, à la nature des acteurs qui en sont les auteurs et les modalités de la violation qui en est la manifestation, a eu la conséquence, la multiplication des groupes armées, le recrutement et le re-recrutement des milliers d’hommes et des femmes. A cela, s’ajoute les garçons et les filles qui ont vécu les horreurs des conflits », a déploré la cheffe de la MONUSCO. 

« Mais, fort des expériences et leçons accumulées des programmes concernant le DDR en RDC, nous savons que le pays ne peut continuer avec un programme DDR traditionnel. Mais, nous savons également que le pays a besoin d’un programme intégré de consolidation de la paix œuvrant essentiellement au niveau des communautés et qui inclut également la stabilisation pour appuyer les éléments de dialogue, de transformation des conflits, de restauration de l’autorité de l’Etat, de DDR à base communautaire et de relèvement communautaire », a renchérit Bintou Keita. 

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