Le nouveau sondage du Bureau d’études, de recherche et de Consulting international (BERCI) publié jeudi 24 mars indique que moins de 30 % des Congolais interrogés ont une bonne opinion du président de la République. Ce nouveau rapport de sondage intitulé « L’an 3 de Tshisekedi, la fin de l’embellie ? » a été réalisé en décembre dernier, en collaboration avec le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et la structure Ebuteli, son partenaire de recherche.
Selon ce sondage le Chef de l’État congolais enregistre son plus bas taux de popularité depuis son arrivée au pouvoir en 2019. Il révèle également la défiance populaire vis-à-vis des représentants politiques, gouvernants et opposants compris.
D’après ce rapport, cette déception se propage également envers presque toutes les institutions du pays. Près d’un an après son investiture, le gouvernement de Jean-Michel Sama Lukonde a perdu, de son côté, 20 % d'opinions favorables.
Concernant l’Assemblée nationale, plus de 65 % des sondés estiment que le contrôle du gouvernement par les députés nationaux n'est « pas du tout efficace » ou « inexistant ».
Cette tendance remet en question la capacité de la chambre basse à jouer pleinement son rôle de contrepoids du pouvoir exécutif », souligne Joshua Walker, directeur de programme du GEC.
Même les confessions religieuses ont subi un léger refroidissement de leur soutien dans l'opinion publique.
Les partenaires étrangers n’échappent pas non plus à cette tendance.
Cette déception pourrait se justifier par la lenteur des réformes, soutient le directeur de programme du GEC.
Seulement 45 % des Congolais interrogés en décembre 2021 estiment que l’état de siège instauré en Ituri et dans le Nord-Kivu est une bonne chose, comparé avec 63 % trois mois avant.
Par ailleurs, la lutte contre la corruption, autre leitmotiv du gouvernement, peine à convaincre de son efficacité même si Jules Alingete, inspecteur général des finances - chef de service, est toujours plus populaire que n’importe quel membre de l’exécutif, révèle ce sondage.
Selon toujours cette étude, le nombre de potentiels abstentionnistes pour la présidentielle de 2023 reste aussi inquiétant : seuls 43,6 % des Congolais sondés disent avoir l’intention de voter.
Par ailleurs, la baisse de la cote de popularité du président Tshisekedi n’a en effet pas profité à ses potentiels concurrents à la prochaine présidentielle attendue fin 2023, indique la même étude.