Les organisations de promotion des droits de l’homme de Butembo (Nord-Kivu) saluent l’amendement par le Chef de l’Etat de l’ordonnance portant instauration de l’état de siège dans les provinces du Nord Kivu et l'Ituri. Cette modification, rendue publique en début de cette semaine, autorise les parquets et tribunaux civils à reprendre le traitement des dossiers en matière répressive, à l'exception de quelques infractions.
Le Réseau pour les droits de l'homme (REDHO) indique que la reprise des activités dans les parquets et tribunaux civils est un soulagement pour les justiciables. Cependant, il invite ses animateurs, qui étaient presque inopérants depuis l'instauration de l'état de siège, à travailler dans le respect de la loi.
« Nous sommes très ravis de cette ordonnance qui autorise les juridictions civiles et parquets à reprendre les activités par rapport à l’examen des dossiers pénaux au niveau des instances civiles. C’est une bonne chose, d’ailleurs c’était une demande dans plusieurs de nos rapports, puisqu’il y avait beaucoup de préjudices, nous remercions d’abord le chef de l’Etat pour ce fait, mais aussi nous appelons les animateurs des juridictions civiles de rester conscients puisque les instances judiciaires sont toujours accusées de corruption, nous voulons à ce qu’ils puissent reprendre en travaillant dans le respect de la loi », a déclaré Me Muhindo Wassivinywa, coordonnateur du REDHO.
Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Butembo, Valery Mwali Lumande affirme que l'ordonnance du chef de l'État a gardé 11 infractions à la compétence des juridictions militaires. C'est entre autres l'assassinat, le meurtre, le viol, la participation à un mouvement insurrectionnel.
Tout en saluant la décision du chef de l’Etat, Valéry Mwali Lumande souligne que, le volume du travail sera un grand défi à relever au regard de l’insuffisance des magistrats dans ces juridictions civiles de la région de Butembo.