L’ONG réseau pour les droits de l’Homme, (REDHO) dénonce l’augmentation des cas de lynchage dans la ville de Butembo dans la province du Nord Kivu. Elle interpelle les instances judiciaires dans leur rôle de bien dire le droit afin d’éviter que les citoyens se fassent justice eux-mêmes.
Le dernier cas en date remonte au mercredi 16 février. A Hutwé, village de la chefferie de Bamate dans le territoire de Lubero, un militaire a été lapidé à mort après avoir tué à bout portant un homme, indique le REDHO.
L’ONG décourage cette pratique qui, selon son coordonnateur, maître Muhindo Wasivinywa, entraîne des conséquences néfastes dont la vengeance et bloque le déroulement des enquêtes :
« La première conséquence est qu’on tue les innocents. Le fait de t’avoir suspecté pour avoir commis un fait ou de te confondre à un criminel ne donne pas à la population le droit de mettre fin à sa vie. Autre élément, quand on vous tue en justice populaire, on gâche tout. On n’aura plus des éléments, l’auteur ou la personne tuée pouvait donner quelques renseignements aux services de sécurité, le renseignement là on ne l’aura plus. Ce qui est aussi grave, les amis de cette personne décédée peuvent aussi se venger. Ne nous rendons pas justice, c’est un mauvais comportement. Le message est que, quand il y a un suspect, saisissez les services de sécurité ou le service judiciaire le plus proche pour qu’il enquête pour que la vérité puisse sortir. »
Maitre Muhindo appelle les instances judiciaires « à renoncer à l’appât de l’argent pour que la population ait confiance en elles ». Le monitoring, mené par son organisation, renseigne qu’il y a des gens qui se rendent justice parce que la justice ne fonctionne pas normalement, explique-t-il.