Les activités sont restées paralysées jeudi 3 février au centre-ville de Bunia à la suite du mot d’ordre de trois jours de ville morte décrétés par la coordination provinciale de la société civile/ Forces vives de l’Ituri en mémoire des personnes tuées à Savo, un site des déplacés dans le territoire de Djugu.
Les artères principales de Bunia sont restées quasiment vides jeudi. Pas assez de trafic, boutiques, magasins, stations-services n'étaient pas opérationnels ; les banques ou encore les maisons de télécommunication ont également baissé leurs rideaux.
Au niveau du marché central de Bunia, seules les pharmacies étaient ouvertes et de petits revendeurs ont exercé normalement leurs activités. Sur place au marché, une marchande rencontrée demande aux autorités militaires de mettre fin à ces tragédies qui affectent sérieusement leurs activités.
Certains habitants de Bunia saluent cette ville morte, car elle permet, selon eux, d’interpeller les autorités sur leur responsabilité, à savoir ramener la paix. D’autres au contraire, estiment que c’est une manière, à l’africaine, de compatir avec les familles qui ont perdu leurs proches.
Mais bon nombre de gens rencontrés demandent à l’Etat, qui a le monopole de la violence, d’imposer la paix comme cela se fait sous d’autres cieux.
Toussaint Mugavu, interrogé par Radio Okapi, suggère au gouvernement de développer d’autres mécanismes pour encadrer la jeunesse dont la plupart prennent le chemin de la brousse à cause du manque d’occupation.
Ce mouvement de ville morte est moins suivi dans plusieurs autres quartiers périphériques de la ville où les activités se déroulement normalement.