Les organisations membres du réseau local de protection des civils, la société civile, y compris les représentants de jeunes et de femmes à Uvira ont exprimé leurs inquiétudes jeudi 13 janvier au sujet de la présence présumée du réseau des Forces démocratiques alliées (ADF) dans cette ville du Sud-Kivu. Ils se disent inquiets depuis l’arrestation de l’un des leaders des ADF, Benjamin Kisokeranio, mardi dernier à Uvira à la frontière de Kavimvira, alors qu’il tentait de rejoindre Bujumbura, au Burundi, avec huit autres civils.
L’armée congolaise précise que Benjamin Kisokeranio a été capturé en possession d’un passeport congolais sur lequel il se nomme Djimy Kilalo Kasereka.
Le secrétaire exécutif du réseau local de protection des civils, Yves Ramadhani wa Ramadhani, appelle à la pleine implication des services de sécurité pour démanteler ce réseau des ADF dans le Sud-Kivu. :
« Quand les ADF sont appréhendés au niveau de la frontière de Kavimvira, donc nous présumons qu’ils seraient déjà dans la région. Et pour nous, c’est une grande crainte puisque la population vit sous la psychose. La semaine passée, on parlait d’éléments burundais qui ont traversé la frontière burundaise. Aujourd’hui, on parle des ADF appréhendés à Uvira et la situation qui prévaut dans les hauts plateaux. Vraiment, la population se plaint et souhaite que l’Etat congolais fournisse beaucoup d’efforts pour appréhender tous ces malfaiteurs là pour que la paix règne dans la région. »
Du son côté, le porte-parole du secteur opérationnel Sokola 2 des FARDC au sud du Sud-Kivu, le major Dieudonné Kasereka, précise que huit civils ont été arrêtés mardi et mis à la disposition des services des renseignements par les services de migration (DGM) à la frontière de Kavimvira. Cependant leur identité est encore à préciser.
« Il y a des gens qui ont déjà confirmé qu’ils seraient ADF. Nous, à notre niveau, nous ne pouvons dire cela. Ils sont entre les mains des services de sécurité. Nous sommes en train de les auditionner pour savoir leur identité, ils cherchaient quoi et voulaient aller où », a affirmé l’officier.
Cette arrestation et la prolifération de messages liés à la présence présumée du réseau ADF à Uvira via les réseaux sociaux ont créé une panique au sein de la population locale. Devant cette panique, la MONUSCO a sensibilisé les jeunes à rester vigilants et à maintenir une étroite collaboration avec les services de sécurité à travers un système d'alerte précoce efficace.