Une première vague de milliers de réfugiés congolais exilés en Zambie a entrepris, le mardi 21 décembre, le chemin du retour vers leur pays d’origine, a indiqué le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). En 2017, des violences avaient éclaté dans les provinces du Haut-Katanga et du Tanganyika, au Sud-est de la République démocratique du Congo (RDC), provoquant la fuite des civils.
Selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, les 100 premiers réfugiés sont partis ce mardi 21 décembre. Ils sont près de 5.000 réfugiés à avoir fui la violence en RDC il y a quatre ans et qui ont choisi de rentrer chez eux volontairement depuis la Zambie dans les mois à venir.
« Le HCR et les autorités zambiennes ont commencé le rapatriement volontaire des réfugiés congolais du camp de Mantapala, dans la province de Luapula, vers Pweto dans la province du Haut-Katanga en RDC, la sécurité s’étant suffisamment améliorée pour permettre leur retour dans la sécurité et la dignité », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Babar Baloch, porte-parole du HCR.
20.000 réfugiés congolais ont spontanément quitté la Zambie depuis 2018
Le HCR et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont ainsi fourni deux bus et deux camions pour transporter les réfugiés. Ces derniers recevront une allocation en espèces pour les aider à reprendre leur vie en RDC.
Pour faciliter ce rapatriement en ces temps de pandémie de COVID-19, le gouvernement zambien a préparé un test rapide de dépistage pour les réfugiés au centre de santé rural de Mantapala, avant qu’ils ne commencent leur voyage. Le HCR désinfectera les bus, fournira des masques et des désinfectants pour les mains et, avec les autorités, s’assurera que les mesures de prévention du nouveau coronavirus sont respectées, y compris le chargement des bus à la moitié de leur capacité habituelle.
La sécurité s’étant améliorée dans certaines zones du Haut-Katanga, l’ONU estime que 20.000 réfugiés ont spontanément quitté la Zambie depuis 2018 pour retourner dans leur région d’origine - principalement sur le territoire de Pweto.
Quelque 5.000 réfugiés ont exprimé leur intention de rentrer volontairement au pays par le biais d’enquêtes d’intention menées par le HCR en octobre. Le rapatriement volontaire, qui se poursuivra jusqu’en 2022, s’inscrit dans la continuité de l’accord tripartite signé en 2006 par le HCR et les gouvernements de la Zambie et de la RDC.
La Zambie accueille plus de 103.000 réfugiés dont près de 64.000 viennent de la RDC
Quelque 18.000 réfugiés congolais vivent de l’agriculture dans le camp de Mantapala aux côtés de 5.000 Zambiens, à travers une dizaine de villages intégrés. Le camp a été créé début 2018 pour accueillir les réfugiés qui ont été déplacés en raison des affrontements interethniques ainsi que des combats entre les forces de sécurité congolaises et les milices dans certaines parties du sud-est de la RDC en 2017.
Pour soutenir les réfugiés qui rentrent chez eux, les agences onusiennes ont procédé à des formalités d’immigration accélérées. Elles ont également fourni des documents de rapatriement volontaire, des examens de santé et des certificats scolaires pour permettre aux enfants de reprendre leurs études en RDC. Il y a également l’amélioration des installations d’eau et d’assainissement du centre d’accueil du district de Chiengi, où les réfugiés de retour dormiront.
Avec ONU Info.