Uvira : des épouses des militaires réclament les dépouilles de leurs maris tués aux fronts

Près d’une centaine des femmes et des enfants identifiés comme des familles des militaires des FARDC sont descendus dans les rues pour barricader la route Bukavu - Uvira le mercredi 5 janvier. Les manifestants réclamaient des dépouilles mortelles de leurs maris et pères récemment tués dans les moyens et hauts plateaux d’Uvira et Fizi (Sud-Kivu).

Les manifestations publiques, qui ont débuté le matin, ont pris fin dans les après-midis et les barricades posés par ces femmes et enfants à leurs passages ont été enlevées après l’intervention de la police et de l’armée.

Le commissaire de la police district d’Uvira, le colonel Simon Omana Mpoyi Penemususa, reconnait avoir obtenu par négociation la reprise du trafic sur cette route nationale, où plusieurs dizaines de véhicules étaient bloquées.

Depuis tôt le matin, les épouses des militaires et leurs enfants avaient en effet placé des troncs d’arbres et des grosses pierres et brulé de pneus sur la route à Rugenge. Par diversion, un autre groupe des femmes s’est rendu devant le bureau de la MONUSCO à Kavimvira.

Un autre groupe de femmes de militaires, aidés par des habitants du quartier, ont attaqué par de jets de pierre un convoi de la MONUSCO qui voulait se rendre vers Rutemba, au nord de la ville. 

Le bilan de la manifestation fait état de « quelques blessures pendant le débordement, mais aucun incident majeur » sur les manifestants. Ces derniers ont rencontré le commandement de la zone opérationnel Sokola 2 Sud Sud, selon le colonel Simon Omana Mpoyi.

En plus de dépouilles mortelles de leurs maris et pères tombés pendant les affrontements « et qui pourrissent sans être enterrés dans la brousse », ces épouses des militaires FARDC disent ne recevoir aucun solde de leur mari après le décès.

Le porte-parole des manifestants a demandé au commandant des FARDC en charge des opérations et renseignements du secteur opérationnel Sud Sud, le général Joseph Banza Kabulo, d’éviter de faire la discrimination dans le secours des militaires blessés sur la ligne d’attaque.

Le général Kabulo a promis de relayer toutes ces revendications auprès de la hiérarchie militaire à Kinshasa.

 

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