Accusés d’être responsables des massacres de nombreux civils dans la région de Beni et en Ituri, les rebelles des ADF sont la cible des opérations conjointes lancées par les armées congolaise et ougandaise depuis le 30 novembre dernier. Ces opérations ont permis d’en savoir un peu plus sur le fonctionnement interne de cette rébellion.
Le commandement actuel des ADF est constitué des sujets ougandais avec à leur tête Musa Seka Baluku, selon des sources sécuritaires. Ce membre historique de la première génération des ADF est considéré comme le décideur final au sein de ce groupe armé.
Les mêmes sources font savoir que Musa Seka Baluku aurait mis en place un réseau d’autofinancement de la rébellion qu’il gère grâce à certaines complicités ; avec notamment comme activité le commerce de bois entre la RDC, l’Ouganda et le Kenya.
Nasser Abdu Hamid Diiru est le commandant en chef des opérations de combat des ADF depuis 2014. Il est présenté par des sources sécuritaires comme le planificateur et le donneur d’ordre de différentes attaques de ce groupe armé.
Elias Segujja est considéré comme la troisième personnalité de la rébellion. Il s’agit d’un commandant de terrain, qui opère à Beni sous le sobriquet de «Fezza», révèlent des sources proches du dossier.
Les ADF s’appuient également sur une rhétorique religieuse. Le cheik Lumisa assure les fonctions de chef religieux et de responsable des communications externes ; alors qu’Abdulrahman Waswa, alias « PC Sentongo» est le juge suprême. Il est également le chef de la police et responsable de la discipline et de l’application des peines au sein des ADF.
Toujours d’après les mêmes sources, Rashid Hood Lukwago, commandant général des ADF, avait été tué en 2016 au cours d’une opération de l’armée congolaise à Kimbau dans le territoire de Beni.
À l'origine, les Allied Democratic Forces (ADF), en français « Forces démocratiques alliées », étaient une coalition de groupes armés ougandais, dont le plus important était composé de musulmans opposés au régime du président Yoweri Museveni. Ces rebelles sont installés depuis 1995 dans l'est congolais, où ils sont accusés de plusieurs atrocités sur la population locale.