La ville de Bukavu retrouve petit à petit son calme ce mercredi 3 novembre après une nuit très agitée. Des insurgés ont attaqué vers une heure du matin plusieurs positions des Forces armées de la RDC et de la Police nationale congolaise (PNC) dans les quartiers urbains. Le bilan provisoire présenté par le gouverneur du Sud-Kivu, Théo Ngwabidje Kasi, fait état d’au moins neuf morts.
Six assaillants ont été tués, trente-six autres capturés, quatre blessés, ainsi que quatorze armes de guerre récupérées, côté assaillants. Tandis que deux militaires FARDC et un policier ont été tués lors de cette attaque, a indiqué le gouverneur Ngwabidje Kasi. Il a également procédé à la présentation à la presse des assaillants capturés.
Sept corps dans les hôpitaux
Ce bilan pourrait s’alourdir, puisque des sources hospitalières parlent de sept civils tués ; sans préciser s’il s’agissait de mêmes miliciens, qui étaient en tenues civiles.
Selon quelques hôpitaux de la ville, sept personnes, dont un enfant de quatre ans, ont trouvé la mort et d’autres ont été blessées lors de cette attaque.
L'hôpital général de Panzi a reçu en début de journée un cadavre. Il a ensuite enregistré un deuxième mort dans son service des urgences. Il s'agit d'un enfant blessé par balle qui a succombé, dans la journée, à la suite de ses blessures.
Le plan de contingence pour la gestion des urgences développé avec MSF a été activé, rapporte le médecin directeur de Panzi.
De son côté, le service d’urgences de l’hôpital provincial général de Bukavu a reçu cinq corps sans vie et vingt blessés. Cet hôpital est pour le moment celui qui a connu un afflux des blessés depuis ce mercredi matin. L'état de ces blessés est pour le moment stable, renseigne le service d’urgences.
Néanmoins à l’hôpital de Tshiriri, l’hôpital général de Bagira ou encore l’hôpital militaire FAC, aucun blessé n’a encore été comptabilisé. Mais, le médecin directeur de l’hôpital général de Bagira a déclaré que les malades hospitalisés vivent une situation de stress après cette attaque.
Par ailleurs, tous les hôpitaux, où se sont rendus les reporters de Radio Okapi, ont rappelé d’urgence leurs médecins pour aider les équipes de garde à faire face à l’afflux de blessés.
Attaque surprise
D’après le commandant de la 33éme région militaire, la ville a été attaquée par des combattants d’un groupe rebelle dénommé « CPC 64 ». Leur intention était de venir libérer leurs compagnons détenus à la police de Bukavu depuis la semaine dernière, ajoute-t-il.
Selon l’armée, ces assaillants ont tenté d’assiéger l'ensemble de la ville de Bukavu avant de se heurter à la riposte militaire et se sont ensuite retirés. Grâce à cette contre-offensive, affirment les FARDC, les militaires ont réussi à mettre la main sur quelques insurgés, dont certains sont blessés.
Un dispositif conséquent des militaires et policiers est déployé dans plusieurs coins névralgiques de Bukavu. Aucune activité économique n'était ouverte jusque ce mercredi midi.
L’armée affirme procéder au ratissage surtout au quartier Panzi, où se sont retirés certains rebelles.
Des sources sécuritaires renseignent que ces rebelles se seraient infiltrés dans les différents quartiers de la ville depuis plusieurs jours.
La semaine dernière un groupe de suspects avait été appréhendé sur le campus de l'université officielle de Bukavu avec des grenades et munitions de guerre.
Théo Ngwabidje Kasi a annoncé que "la situation est sous contrôle des forces de l'ordre, avant d'appeler la population à garder son calme habituel, à collaborer avec les forces de l'ordre et de sécurité, et à vaquer normalement à ses occupations".
Jusque-là aucune revendication de cette attaque surprise de la ville de Bukavu, qui n'en avait plus connu de pareil depuis plusieurs années.