La ville de Gemena célèbre cette année les cent ans de son existence. C’est dans ce cadre qu’une conférence-débat a été organisée vendredi 29 octobre dans cette ville par l’institut supérieur de pédagogie (ISP) et l’institut supérieur des techniques médicales (ISTM).
Selon les organisateurs de cette conférence, son objectif était non seulement d’éveiller la conscience des autorités provinciales et de la crème intellectuelle du Sud-Ubangi sur ce centenaire ; mais aussi de préparer la célébration solennelle de cet événement historique pour la province.
La création de Gemena, d’abord comme simple cité, est consacrée par la signature de l’acte de cession des terres entre deux chefs coutumiers, Ngemelina et Ndowa, et l’administrateur colonial, révèle l’orateur de la conférence, le professeur Jeannot Mokili.
Il fait savoir que la création de la ville de Gemena, remonte donc à l’époque coloniale, précisément en 1921, année où ont eu lieu les tractations ayant abouti à la délocalisation de l’ancien poste administratif colonial de Kalo, village dirigé par le chef Ndawo, vers le nouveau site appelé Gemena.
Le professeur poursuit en expliquant que l’évènement à l’origine de cette délocalisation, est la mort d’une européenne qui aurait été foudroyée à la suite « des pratiques fétichistes » des autochtones en colère. On aurait raconté à ces villageois que les blancs les chasseraient de leur terroir, riche en minerais, en vue de les exploiter. Voila pourquoi, ils s’en seraient pris à cette européenne.
Ce coup réussi des habitants de Kalo a poussé l’administration coloniale à aller négocier l’acquisition d’un nouveau site, entre les rivières Mombonga, côté Bokonzo et Labo, côté Bokuda, auprès du chef « Ngemelina », d’où est venu le nom de « Gemena ».
La simple bourgade Gemena a, par la suite, évolué jusqu’à devenir un vaste centre socioéconomique. Aujourd’hui, c’est devenu le chef-lieu de la province du Sud Ubangi, depuis le découpage de la RDC en 26 provinces, en 2015.
Pour le professeur Jeannot Mokili, l’année 2021 ne pouvait s’achever sans révéler cette page d’histoire à la population. Cependant, a-t-il souligné , il appartient à d’autres acteurs politiques et scientifiques de la province d’organiser la célébration solennelle et culturelle du centenaire de Gemena, dont la date exacte [ jour et mois] reste encore un mystère, selon lui.