La journée internationale de la jeune fille est célébrée ce 11 octobre. Radio Okapi s’est penchée sur la situation d’une catégorie particulière des jeunes filles du Nord-Kivu, celles « issues des viols ».
Elles sont nées au plus fort de la crise sécuritaire dans la province du Nord-Kivu. Aujourd’hui, elles ont grandi, mais elles passent par une « grave crise identitaire », a révélé l’ONG Programme d’appui aux initiatives féminines (PAIF), qui accompagne psychologiquement certaines d’entre-elles.
Marguerite Bizige, assistante psycho-sociale dans cette organisation, invite la communauté à soutenir ces filles, pour briser le cercle vicieux autour de leur vie :
« Elles restent chez leurs grands-parents lorsque leurs mères se sont remariées. Parfois, les grands parents les maltraitent. Elles viennent vers nous car, elles ont des problèmes très sérieux. Il y en a même qui réclament de connaitre à tout prix leurs pères et demandent aux grands parents. Les grands parents disent : demandez à votre mère ; la mère ne sait pas dire le nom. Et quand on travaille avec ces filles, elles disent [chacune] : ‘vraiment, ma solution, c’est de connaitre mon père’. Et quand on essaie de leur faire comprendre qu’elles peuvent s’accepter comme ça, ce n’est pas vraiment facile ».
L’assistante psycho sociale PAIF ajoute qu’en recherchant leurs identités, ces filles s’explosent notamment aux violences sexuelles :
« Ces filles aussi sont exposées aux violences sexuelles. Le fait de ne pas avoir un père, elles recherchent l’affection partout, même auprès des garçons malhonnêtes qui abusent d’elles et qui les rejettent ; et leur souffrance ne fait que s’accentuer. Parfois elles mettent au monde des enfants qui vont encore souffrir de cette crise d’identité ».
Cette année, la journée internationale de la jeune fille est célébrée sous le thème : « Génération numérique, notre génération ». Un thème qui veut mettre en avant le rôle moteur et innovateur que doivent jouer les jeunes filles dans le domaine du numérique.