Les habitants du territoire de Moanda dans le Kongo-Central disent attendre de pieds fermes la construction du port en eaux profondes de Banana. Mais, l’ONG Initiative pour le développement local (IDEL) attire l’attention des autorités sur l’impact environnemental et social d’un tel projet.
Le démarrage des travaux a été annoncé, le 9 juillet dernier, par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, au cours d’un Conseil des ministres à Kinshasa, indiquant que « les clauses qui étaient en défaveur de la RDC sont révisées conformément à ses attentes… Les travaux vont démarrer les prochains jours. »
Selon le coordonnateur de l’Initiative pour le développement local (IDEL), Appolinaire Nsoka Ngimbi, « certaines questions sociales doivent préalablement être discutées entre la population riveraine de l'océan Atlantique, habitant l'endroit dévolu au projet, et le gouvernement ».
En effet, c'est au terminal du fleuve Congo situé à Banana que sera construit le quai d'accostage de ce port en eaux profondes. Banana est l'un des cinq quartiers de la cité côtière de Moanda, dans le territoire portant ce nom, au Kongo-Central.
Les entrepôts et l'administration portuaire devraient être construits dans une zone qui englobe, l'île de Bulambela, la base navale de Kitona et certains villages du secteur des Assolongo.
« L’exécution de cet important projet aura des répercussions du point de vue environnemental, social et culturel sur la base navale de Kitona ainsi que plusieurs villages longeant ; le site étant donné que le projet prévoit leur délocalisation et certaines entreprises - à l'instar de la Congolaise de voie maritime (CVM) - pourraient en être aussi victimes », estime le coordonnateur de cette ONG ; avant d’évoquer les conséquences sur les mangroves :
« La mise en exécution du projet de construction du port en eaux profondes va aussi engendrer des conséquences environnementales sur les mangroves de Bula Mbela, protégées par la communauté internationale, qui risquent de disparaître, car la mangrove abrite actuellement des poissons et d'autres espèces aquatiques. Et ces conséquences doivent être étudiées au préalable. »
Ainsi donc, Apollinaire Nsoka Ngimbi demande au gouvernement de pouvoir « mener des études d'impact environnemental avant la réalisation dudit projet ». Le gouvernement doit prévoir, poursuit-il, « des mécanismes de compensation avant la pose de la première pierre, car jusqu'à aujourd'hui ces mécanismes d'alternatives ne sont pas clairs ».
Par ailleurs, l’accord initial du projet du port en eaux profondes de Banana, dans le Kongo-Central, remonte à 2018, lorsque le contrat avait été signé entre DP World et l’ancien chef d’Etat congolais, Joseph Kabila.