Le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Daniel Aselo Okito, a annulé vendredi 8 juillet la déchéance du gouverneur de province de l’Equateur, votée mardi dernier par les députés provinciaux. Aussitôt après l' annonce de cette décision de M. Aselo, des partisans du gouverneur ont organisé une marche à Mbandaka pour lui exprimer leur soutien.
Dans un message officiel, Daniel Aselo Okito a évoqué des troubles survenus lors de la plénière élective ainsi que la tenue de celle-ci hors des installations de l’assemblée provinciale.
Pour leur part, les 7 députés dits « légalistes », dont le rapporteur Peter Lopose, se sont félicités de la réparation de la fraude :
« Nous avons dénoncé ce comportement de la fraude sans passer par la procédure normale. Le président de l’assemblée provinciale de l’Equateur disait que « non il y avait une insécurité ». Mais la circonstance exceptionnelle (NDLR : selon l’article 13 du règlement intérieur, l’assemblée de l’Equateur, parlant de la délocalisation de ses activités), ce n’est pas l’insécurité. Cela peut être les cas de calamité naturelle, on ne peut pas même accéder à l’hémicycle. Mais ce jour-là tous les députés, tous les services de sécurité étaient présents. On n’attendait seulement qu’on puisse démarrer les activités. Voilà aujourd’hui, nous sommes légalistes, le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, il est environné par des juristes nationaux, il vient d’annuler toutes les décisions qui avaient été prises sur la rue, soit dans un bar ! »
En revanche, le camp de la majorité à l’assemblée provinciale, qui s’accroche à son règlement intérieur, a jugé illégal le message du vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur. Il compte plutôt l’attaquer devant les cours et tribunaux.
Le président du bureau Claude Buka Lopulo, explique :
« Conformément à la loi, le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur en soit n’a pas qualité d’annuler les décisions législatives prises au niveau de l’assemblée provinciale. Lui n’a pas qualité de les annuler. Si Monsieur Bobo (le gouverneur) se sent lésé, il ne pouvait qu’attaquer la décision devant les cours et tribunaux, pour demander l’annulation de nos décisions ».
Pour lui, la démarche du niveau du vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, consistant à « nous envoyer un message officiel annulant nos décisions, c’est illégal ! Ce n’est pas un Etat de droit. Nous regrettons beaucoup, parce que ce n’est pas comme ça que le pays va marcher. Nous allons attaquer le message officiel du vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur dans les cours et tribunaux ».
Conformément au même message, le président de l’assemblée provinciale et le gouverneur de l’Equateur sont attendus ce samedi à Kinshasa pour des consultations auprès du vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur.