Le tribunal de garnison d’Uvira, siégeant en matière répressive au premier degré, a libéré lundi 5 juillet 48 détenus sur 60 prévenus. La sentence a été prononcée à l’issue de ses audiences foraines commencées depuis 10 jours dans la prison centrale urbaine Mulunge, dans la province du Sud-Kivu.
Près de cinquante dossiers impliquant 60 détenus de cette prison ont été traités avec l’appui de la MONUSCO à travers la cellule d’appui à la justice.
En effet, la plupart de prévenus acquittés étaient poursuivis sans éléments de preuve, pour notamment participation au mouvement insurrectionnel, perte d’armes, dissipation de munitions, tentatives de meurtre, rébellion, détention illégale d’armes, vol et non-respect des consignes, qui ont bénéficié de la clémence de la juridiction. D’autres avaient commis des infractions légères entre autres, a fait savoir le lieutenant magistrat Amisi Ramazani.
D’après lui, l’objectif était de faciliter le désencombrement de cette prison qui regorge de plus de 1200 détenus sur une capacité de 150 personnes.
Selon le lieutenant, « les verdicts sont tombés selon la gravité ou pas des infractions pour lesquelles les détenus et prévenus étaient poursuivis. Mais d’une manière générale, il y a eu des acquittements, parce que comme vous le savez, Uvira c’est un grand ressort qui va de Fizi frontière avec la province de Tanganyika jusqu’à Shabunda frontière avec le Maniema de l’autre côté. Donc, il y a ceux qui sont venus sans éléments de preuve et qui ont bénéficié des acquittements ».
Certains prévenus ont été condamnés au nombre de jours qu’ils avaient déjà fait à la prison. « Il y a de dangereux effectivement qui ont été condamnés pour continuer à purger leur peine parce qu’ils présentent encore la dangerosité et ils vont rester encore à la prison centrale », a poursuivi le lieutenant magistrat Amisi Ramazani.
Le directeur de la prison, Christian Lukelwa, salue cette initiative qui, selon lui, vise à résoudre le problème de surpopulation carcérale. Conséquences, selon la même source, beaucoup de prévenus ne passent plus nuit dans les cellules, il y a manque criant d'eau potable et de nourriture. Et douze morts ont été même enregistrés en l’espace de six mois dont neuf à la suite de la malnutrition, a-t-il indiqué.
Toujours avec l’appui de la MONUSCO, la cour militaire de Bukavu a dépêché un conseiller pour organiser la 2e chambre dans ces audiences foraines. Cependant, près de 187 dossiers sont encore en souffrance à ce jour au tribunal militaire d’Uvira, faute de juges.