Lubero : le REDHO appelle le gouvernement à accélérer le programme DDRC pour soulager la misère de la population

Le Réseau pour les droits de l’homme (REDHO), basée à Butembo, dans la province du Nord-Kivu, a demandé le 28 juin au gouvernement congolais d’accélérer le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire (DDRC) des combattants.  

Muhindo Wasivinywa, coordonnateur du REDHO, estime que le gouvernement devra allouer un fonds spécial pour la prise en charge des combattants, dont ceux du FPP/AP de Kabido, qui sont candidats à la reddition.  

 « Nous saluons grandement l’intention de ces rebelles de quitter la brousse. Si le gouvernement pouvait donner un budget spécial avant même de lancer le programme DDRC (Désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire) juste pour accompagner ces jeunes qui veulent quitter la brousse, ça pourra aider tant soit peu », indique-il.

En effet, le chef du FPP/AP, Kasereka Kabido, a accepté de se rendre avec 800 de ses hommes aux forces de sécurité congolaises. C’était à l’issue d’une rencontre le dimanche 27 juin dernier à Mbwanvinyo, au sud du territoire de Lubero, entre les autorités militaires du territoire de Lubero, dont l’administrateur du territoire ainsi que le commandant de l’axe sud de l’opération Sokola 1. Mais, sa reddition est conditionnée notamment par l’amélioration des conditions de prise en charge dans les centres de cantonnement. 

 Pour le REDHO, les combattants de Kabido, font vivre un véritable calvaire aux populations civiles. La relance du programme DDRC, pourra donc soulager la misère de cette population longtemps meurtrie.  

  « D’après les renseignements que nous avons, ils font payer le jeton puisqu’ils cherchent leur survie. D’ailleurs, ça serait une occasion de soulager la population de ce coin puisque cette population subit de nombreuses tracasseries de ces combattants. La population vit dans une insécurité permanente et a même peur d’aller cultiver leurs champs. Les habitants dans cette région, n’ont même pas la possibilité de payer les taxes qui leurs sont imposées dans des Maï-Maï Qu’on soit enfant ou majeur, tout le monde est obligé de payer cette somme-là. Quand des gens sont arrêtés, ils payent des amendes exorbitantes pour leur libération.  Nous pensons que, cette occasion pourra permettre le développement de la contrée puisque beaucoup d’actions sont freinées à cause de l’activisme de ces combattants », a-t-il précisé. 

 Depuis 2019, des centaines de combattants qui se sont rendus et cantonnés dans le territoire de Lubero ont été contraints de retourner en brousse. D’après leurs dires et plusieurs autres témoignages, le gouvernement congolais n’arrive pas à assurer leur prise en charge correcte dans les centres de cantonnement.