Des milliers de déplacés vivent dans des conditions humanitaires extrêmement difficile dans la chefferie de Tchabi et de Bahema Boga au sud du territoire d’Irumu, dans la province de l’Ituri. Ces déplacés ont témoigné lundi 21 juin avoir tout abandonné derrière eux, depuis une année pour certains et quelques mois pour d’autres, fuyant les exactions des rebelles des ADF dans leurs milieux.
Presque tous les habitants des chefferies de Tchabi et de Boga avaient vidé leurs habitations face aux ADF, d’après eux.
A Tchabi, plus de seize mille personnes se sont installées près de la base des casques bleus la MONUSCO pour leur protection. Plus de neuf-cents familles sont regroupées à Busio et de milliers d’autres à Malibongo.
Mais, depuis qu’ils sont arrivés dans leurs lieux de refuge, ils vivent difficilement dont certains, dans des familles d’accueil. Ces déplacés, arrivés par vagues, n’ont jamais reçu « aucune assistance, ni du gouvernement congolais, ni des humanitaires », d’après leurs témoignages.
Pas accès aux soins médicaux, « la fatalité est inévitable », indique Sebatuare Abanze, le président du site de Tchabi. Il affirme qu’il n’existe aucune de structures médicales pour leur prise en charge :
« Deux enfants meurent chaque jour de malnutrition, d’anémie ou du paludisme. Ajouter à cela, sept cas de mortalité infantile enregistré. Une situation qui est inquiétante pour plusieurs autres femmes déplacées qui attendent famille et qui devraient accoucher dans ces conditions. Certains parmi ces déplacés recourent à la médecine traditionnelle pour leur traitement ».
Dans cette région, mêmes les populations autochtones n’accèdent plus dans leurs champs, craignant la présence d’hommes armés qui circulent dans la zone.
Ces déplacés en détresse sollicitent l’intervention urgente du gouvernement afin d’alléger leurs souffrances.
Le représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l'ONU en RDC chargé des opérations et de protection, Khassim Diagne qui était en visite le jeudi 17 juin dernier dans la zone, a promis de faire le plaidoyer auprès des humanitaires pour une intervention d’urgence.