Le correspondant de Digital Congo dans la région du Grand Bandundu, Benoît Degroof Dale, est aux arrêts depuis quatre jours à Bandundu. Dans une déclaration publiée samedi dernier, et parvenue lundi 7 juin à Radio Okapi, l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), Journaliste en danger (JED) ainsi que le Réseau des Journalistes pour les Droits Humains (RJDH) dans la province de Kwilu ont dénoncé les traitements inhumains infligés au journaliste par les policiers.
« Nous dénonçons le traitement inhumain et dégradant dont a été victime notre confrère lors de son transfèrement à la prison du cinquantenaire après instruction du dossier au parquet général près la cour d’appel du Kwilu, qui, 24 heures avant, l’avait soustrait des griffes de la police venue l’arrêter sans mandat d’amener », déclarent l’UNPC, JED et RJDH.
Placé sous mandat d’arrêt provisoire émis par ce parquet général, poursuit la même source, « Benoît Degroof Dale s’est vu curieusement escorté par un nombre important de policiers venus précipitamment dans [véhicule 4x4] du commissariat provincial de la police, alors que le parquet général avait pris d’autres dispositions pour ce faire, au motif que dans cette affaire, le plaignant se trouve être le commandant de district de la police nationale congolaise/Bandundu.».
Benoît Degroof Dale a été arrêté par la Police nationale congolaise (PNC), le jeudi 3 juin, avant d’être transféré le lendemain, au parquet général près la cour d'appel du Kwilu, puis, à la prison du cinquantenaire le samedi 5 juin.
Les journalistes de Kwilu exigent, à cet effet, la libération sans condition de leur confrère et des sanctions à l’endroits des auteurs de cet acte ignoble :
« Menotté et jeté dans [le véhicule 4x4] depuis le parquet général qui se trouve à quelques mètres de la prison du cinquantenaire, le confrère a été copieusement torturé pendant le parcours compromettant ainsi son état de santé, en violation des dispositions de l’article 16 de la Constitution en vertu desquelles nulle ne peut être soumis à un traitement cruel, inhumain ou dégradant. De ce qui précède, nous exigeons sa mise en liberté provisoire en vue de lui permettre d'obtenir des soins appropriés. Aussi attirons l'attention du ministère en charge de la Communication et médias, des Droits humains, de l'Intérieur et sécurité ainsi que des organisations de ce secteur afin d'entamer des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces actes ».
Selon les sources judiciaires, ce correspondant de Digital Congo au Kwilu est accusé d’avoir administré des coups au commandant urbain de la police de Bandundu. Le porte-parole de la police du Kwilu s'est réservé de tout commentaire.