Les pays africains, européens et d'autres continents ainsi que les organisations internationales présentes au Sommet sur les économies africaines organisé mardi 19 mai à Paris demandent la levée des brevets des vaccins anti-COVID, afin de permettre la production de vaccins en Afrique, a annoncé Emmanuel Macron. Son homologue congolais, Félix Tshisekedi, a même justifié la résistance à la vaccination anti-COVID en Afrique – particulièrement en RDC – par le fait que le vaccin est fabriqué ailleurs.
Félix Tshisekedi a souligné l'importance d'une production du vaccin en Afrique pour contrer les campagnes anti-vaccin :
« Si le produit vient d'Afrique, cela aura un impact positif" contre "le travail de sape des réseaux sociaux qui ont diabolisé la vaccination en la faisant passer pour un complot international pour exterminer le peuple africain. »
« Il faut faire une contre-sensibilisation », sous peine de « risque d’un nouveau variant » venant d'Afrique, plus résistant, qui menacerait la planète, a-t-il souligné.
Vacciner 40% d'Africains
« Nous soutenons les transferts de technologie et un travail qui a été demandé à l'OMS, l'OMC et au Medicines Patent Pool (soutenue par l'ONU, NDLR) de lever toutes les contraintes en termes de propriété intellectuelle qui bloquent la production de quelque type de vaccins que ce soit », a déclaré le président français à l'issue de la conférence.
Selon lui, les participants ont décidé une « initiative très forte pour produire massivement des vaccins en Afrique et donc de développer, par des partenariats de financement et industriels, une capacité à produire en Afrique des vaccins de type adénovirus, protéines recombinée et ARN messager, dans les prochaines semaines. »
En attenadant l'installer des sites de production en Afrique, le sommet a résolu de "pousser l'ambition de Covax (organisation de distribution de vaccins aux pays pauvres) de 20% à 40% de personnes vaccinées en Afrique" grâce à des transferts de doses. Il faudra en outre "donner mandat au Fonds monétaire international pour regarder comment mobiliser plus de financements, c'est une enveloppe totale de 50 milliards environ qu'il faut mobiliser pour réussir cela", a expliqué M. Macron.
L'objectif est « d'utiliser une partie des Droits de tirage spéciaux du FMI et de les flécher sur ce mécanisme, pour dès le mois de juillet (distribuer) les doses en surnombre dans les pays riches (…) afin d'atteindre 40% d'Africaines et d'Africains vaccinés à l'issue de l'année 2021. »