Quatre jours après l’instauration de l’état de siège par le président de la République, plusieurs habitants de la ville de Bunia (Ituri) restent sceptiques quant à l’impact de cette décision sur le terrain. Selon eux, l’Ituri ne cesse d’enregistrer des cas des tueries perpétrées par les groupes armés, notamment en territoire de Djugu. La population, qui attend avec impatience la neutralisation des milices actives, demande à Félix Tshisekedi de tenir sa promesse de rétablir la paix dans cette entité.
Depuis mardi dernier, l’ordonnance nommant les gouverneurs militaires et policiers à la tête des provinces de Nord-Kivu et de l’Ituri suscite des remous au sein de la population de Bunia. Des inquiétudes planent sur l’arrivée même de nouvelles autorités pourtant annoncées pour le jeudi 6 mai, ensuite le vendredi et même pour ce samedi.
« On ne sent pas les signes de l’autorité même. Depuis qu’il est nommé il y’ a des exactions graves que les miliciens de la CODECO sont en train de poser sur la route nationale numéro 27 », témoigne un habitant de Bunia. Un autre indique qu’il ne sent pas encore le changement entre l’ancien gouverneur civil et le nouveau militaire.
Des habitants émettent le souhait de voir l’armée renforcer ses effectifs dans la région pour faire face à l’ennemi.
« Je demanderais au président de la République de rapidité, parce que nous en avons marre. On est en train de mourir par-ci par-là. L’ennemie va profiter pour commettre les bavures », affirme une vendeuse croisée au marché local.
Depuis quatre jours, des miliciens de la CODECO et ainsi que des rebelles des ADF ont intensifié leurs attaques contre des civils dans plusieurs localités du territoire de Djugu sur la route nationale numéro 27 ainsi que dans une partie du territoire de Mambasa.
Pour faire face à l'insécurité persistante, le chef de l’Etat a nommé deux gouverneurs militaires au Nord–Kivu et en Ituri, dans le cadre de l’état de siège qui est entré en vigueur jeudi 6 mai dans ces provinces.