Dans son ordonnance publiée mardi, le Chef de l’Etat a nommé un gouverneur militaire et un vice-gouverneur policier pour conduire les affaires de l’Ituri dont la population aspire depuis trois ans à la paix.
Selon plusieurs sources locales, les défis qui les attendent sont multiples. C’est d’abord l’éradication de plusieurs groupes armés qui sont actifs dans quatre territoires sur cinq que compte l’Ituri.
Il s’agit de la Force patriotique et intégrationniste du Congo (FPIC), la CODECO, la milice d’autodéfense Zaïre, les rebelles des ADF et plusieurs groupuscules des Maï-Maï.
Deuxième défi majeur, c’est la collaboration entre l’armée et les civils. Certains groupes armés à tendance communautaire bénéficient de la collaboration de certains habitants. Selon les acteurs de la société civile, certains miliciens notamment de la CODECO ont caché leurs armes et se dissimulent parmi la population.
Ils se livrent déjà à des activités d’orpaillage dans les carrières minières. De nombreux habitants n’ont pas également confiance à l’armée accusée de commettre plusieurs exactions contre les civils.
Ce qui risque de compliquer la tâche de nouvelles autorités de la province. Il faut aussi signaler le problème d’infrastructures routières qui peut constituer un obstacle aux opérations militaires. Ce qui nécessite de moyens conséquents pour imposer la paix dans cette province qui compte actuellement environ 2 millions de déplacés.
En Ituri, l’état de siège décrété par le Président de la République est entré en vigueur ce jeudi. Le nouveau gouverneur militaire de cette province et son adjoint ont été nommés par une ordonnance du Chef de l’Etat avec la mission principale de restaurer la paix dans cette province en proie aux conflits armés depuis 2017.
Au centre de l’action
Un lieutenant-général et un commissaire divisionnaire ont pour mission de restaurer la sécurité dans cette province.
Le lieutenant-général Johnny Luboya Nkashama est le nouveau gouverneur de la province de l’Ituri. Il est secondé par un vice-gouverneur policier : le commissaire-divisionnaire Benjamin Alongaboni Bongabiso.
Les deux ont été nommés par décret présidentiel, pour diriger l’Ituri durant cette période de l’état de siège pour les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Le lieutenant-général Johnny Luboya Nkashama commandait la première zone de défense qui prend en compte la partie Ouest du pays incluant la ville province de Kinshasa.
Mais déjà, bien avant cette nouvelle restructuration de l'armée, pendant près de 5 ans, le lieutenant général Johnny Luboya a dirigé la 13eme région militaire des FARDC à Mbandaka.
A son arrivé dans cette région militaire en 2014, il a fait preuve de maintien la discipline militaire au moment où plusieurs militaires FARDC étaient impliqués dans les violations des droits de l'homme, notamment à Dongo et Imese dans le territoire de Kungu, province du Sud-Ubangui.
Johnny Luboya a œuvré pendant quelques années au sein de la rébellion du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), une rébellion qui était soutenue par le Rwanda.
Son adjoint, Benjamin Alongaboni est un homme de terrain. Ancien commissaire général adjoint de la police nationale en charge d’opération sous John Numbi, il a été un moment directeur général des écoles de formation de la police.
Ancien général de l'armée de libération du Congo, la branche militaire du MLC, Benjamin Alongaboni a été un officier majeur dans les opérations militaires avant de rejoindre la police en 2003.
C’est ce jeudi 06 mai que l’état de siège proclamé par le chef de l’Etat pour mettre fin à l’insécurité qui sévit dans le Nord-Kivu et l’Ituri entre en vigueur, pour une période de 30 jours. Le président de la République, après avoir saisi les deux Chambres du Parlement, pourra le proroger pour des périodes successives de quinze jours.