Une vive tension est observée ce vendredi 30 avril matin dans la ville aux alentours de la mairie de Beni (Nord-Kivu). Cette tension est liée au délogement des élèves qui étaient en sit-in depuis neuf jours à l’esplanade de l’hôtel de ville, par les éléments de la police et de l’armée. Du coup, les barricades ont refait surface sur les voies publiques.
Tôt ce vendredi matin, des dispositifs sécuritaires ont été renforcés aux alentours de la mairie de Beni, où les élèves campent pour exiger la présence du Chef de l’Etat dans la ville. Selon certains élèves en fuite que Radio Okapi a rencontrés, ces éléments de la police ont fait irruption dans leur campement vers 06 heures du matin.
Ils les ont fouettés et certains de leurs biens auraient été emportés, notamment des téléphones et des sacs-à-dos. Les maisonnettes construites pour la circonstance ainsi que les toilettes en bâches ont été brulées par les forces de l’ordre, selon la même source.
Des arrestations et quelques blessés sont signalés parmi ces élèves, contraints de vider le lieu.
Cette situation a occasionné une paralysie momentanée d’activités commerciales au marché central de Beni, Kilokwa, et ses environs.
Immédiatement après, certains habitants mécontents ont commencé à ériger des barricades sur la voie publique.
Aucune autorité locale n’a été joignable afin d’expliquer l’usage de la force pour disperser ces enfants.
Jeudi, près de soixante élèves ont été interpellés par la police et conduits à l’établissement de garde pour enfants. Ils sont accusés de vagabondage et trouble à l’ordre à l’ordre public.
Des ONG, les autorités locales, les responsables éducationnels et même le chef d’Etat Félix Tshisekedi ont demandé aux écoliers de mettre fin à leur sit in, sans succès.