Le président de la République s’est adressé samedi 24 avril aux députés de l’Union sacrée qui constituent la majorité parlementaire. Il leur a demandé d’investir rapidement le nouveau gouvernement pour qu’il se mette au travail afin de résoudre les problèmes des Congolais dont les violences dans l’Est du pays.
«Je suis bloqué pour prendre certaines décisions radicales par rapport à la situation à l’Est de notre pays», a fait savoir Félix Tshisekedi, affirmant avoir besoin que le gouvernement soit rapidement mis en place.
«Si vous pensez que nous avons encore du temps à perdre, par rapport à l’urgence qui guette le pays à l’Est, alors perdez ce temps. Si vous pensez que nous devons agir dès maintenant, alors s’il vous plaît, donnez-moi ce gouvernement et vous allez voir le travail que nous allons faire», a déclaré le chef de l’Etat, expliquant que «la priorité des priorités», c’est la situation dans l’Est du pays où des massacres des civils continuent d’être perpétrés notamment dans le territoire de Beni et en Ituri.
Appel à la solidarité
Alors que certains députés de la majorité menacent de ne pas voter pour l’investiture du nouveau gouvernement afin de manifester leur mécontentement par rapport à la composition de cette équipe dirigée par Sama Lukonde, le président Tshisekedi a appelé à la «solidarité».
A (re)Lire: RDC : près de 200 députés exigent un réaménagement du gouvernement Sama avant son investiture
«J’ai ouï-dire qu’il y avait certains mécontentements que je peux comprendre vis-à-vis de la composition du gouvernement. Ce n’est pas possible de composer un gouvernement avec toutes les tendances socio-ethniques de notre pays. Tout le monde ne pouvait pas se retrouver dans ce gouvernement. Il nous faut être solidaires avec ceux qui sont là», a déclaré le chef de l’Etat.
Félix Tshisekedi a également demandé aux députés de faire preuve de discipline :
«Je suis convaincu que tous ici vous caressez le rêve d’être réélu en 2023, de revenir au Parlement, au gouvernement ou même à la présidence, qui sait. Tout cela passe par une discipline dans notre comportement et par la solidarité.»
«Il y aura élections en 2023»
Devant les députés de la majorité, le président de la République a également évoqué la question des prochaines élections, affirmant vouloir «tordre le coup aux spéculations bêtes et méchantes» sur le refus de son camp d’organiser les élections en 2023, année de la fin de son premier mandat.
«Regardez-moi bien. Je vous le dis. Je vous le confirme. Il y aura bien élections en 2023. Je suis issu d’un moule dans lequel on m’a forgé pour les élections. Les élections sont le seul thermomètre qui peut indiquer la bonne marche d’un pays», a souligné le chef de l’Etat.
Mais Félix Tshisekedi a insisté sur la qualité des élections.
«Nous avons connu des élections tumultueuses dans ce pays. Moi, je n’en veux plus. Je veux que si demain nous organisons les élections qu’il n’y ait plus de contestations. Vous devez réfléchir à nous donner un processus électoral qui soit crédible et clair», a-t-il lancé aux députés.
Pour le président Tshisekedi, le recensement de la population et la tenue des élections peuvent aller de pair.
«Il y a eu ce fameux débat sur le recensement de la population. Ce n’est pas un prétexte pour ne pas organiser les élections. J’ai parlé avec plusieurs spécialistes en matière électorale qui m’ont dit qu’il y a moyen de faire ces deux choses de manière concomitante pour avancer. Nous avons besoin de savoir qui est Congolais et qui ne l’est pas», a-t-il martelé.