RDC : activités paralysées dans la ville de Bunia

Toutes les activités sont paralysées au centre-ville de Bunia depuis ce mardi 20 avril 2021 matin, à la suite du mot d’ordre lancé par la coordination de la société civile de l’Ituri. Celle-ci a décrété trois jours de ville morte pour décrier la dégradation de la situation sécuritaire. Elle déplore les tueries en masse des civils et des éléments des forces de l’ordre dans les territoires de Djugu et Irumu. Ce matin, des jeunes en colère en provenance de Shari ont envahi certaines artères de la ville pour manifester leur mécontentement à la suite de l’attaque de leur village par des miliciens. Ce qui a créé une psychose dans la ville.

Très tôt ce mardi matin, une panique a gagné la population de Bunia. Elle faisait suite aux détonations d’armes entendues vers les parties Nord et Ouest de la ville ; précisément vers la région de Shari à environ 6 kilomètres de Bunia, où des combats se déroulaient entre des miliciens de la Force Patriotique et Intégrationnistes du Congo FPIC et les FARDC.

Vers 7 heures, heure locale, toutes les activités dans la ville étaient paralysées. Boutiques, magasins, marchés, stations-services et institutions bancaires étaient fermés. Sur le très fréquenté Boulevard de la Libération, seuls une boutique et une pharmacie étaient ouverts.

 

Mais l’on pouvait voir par-ci, par-là, le long de cette artère principale de la ville, des attroupements de personnes. Leur présence est liée au mot d’ordre de la société civile, qui a décrété depuis ce mardi trois jours de ville morte à Bunia. Cette opération vise à dénoncer la recrudescence de l’insécurité en Ituri, qui dénombre chaque jour des morts.

De nombreux habitants appuient cette démarche de la société civile. Ils estiment que c’est une façon d’interpeler les autorités provinciales et nationales sur la situation sécuritaire, qui se détériore en Ituri.

Mais ils sont aussi nombreux à penser que cette ville morte est un coup dur contre les vulnérables qui vivent à la sauvette.

Dans une interview accordée à Radio Okapi ce matin, le gouverneur de province déchu appelle la population au calme et à la vigilance pour ne pas céder au jeu de l’ennemi.