« Je vais travailler pour un Congo stable, pacifique et prospère », a déclaré, mercredi 17 mars, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita. Lors de la conférence de presse des Nations unies organisée à Kinshasa, elle affirme que la MONUSCO est en RDC « pour continuer d’accompagner l’autorité de l’Etat et le renforcement de ses fonctions régaliennes : police, armée et justice, sur tout le territoire de ce pays, plein de potentialités. »
« Pour y parvenir, il nous faut jouer collectif. Pour la MONUSCO, cela veut dire maintenir la pression militaire sur les groupes armés qui menacent les populations, accompagner les institutions congolaises et s’attaquer aux causes profondes », a ajouté Mme Bintou.
Elle explique que cet accompagnement veut dire aussi, « travailler de façon étroite avec les autorités nationales et provinciales, et toutes les forces vives de la Nation, car les Congolaises et les Congolais sont la principale richesse de ce pays, femmes, hommes et enfant dont le potentiel immense est constamment entravé par les poches de conflit qui subsistent. »
« C’est pour eux que je me battrai à la tête de cette Mission, par le biais des autorités congolaises que je vais travailler pour un Congo stable, pacifique et prospère », a souligné la cheffe de la MONUSCO.
« Esprit ouvert »
Mme Bintou Keita dit venir « l’esprit ouvert, prête à travailler avec toutes les bonnes volontés, pour voir comment la MONUSCO et l’équipe-pays des Nations unies peuvent continuer à soutenir au mieux les efforts du gouvernement et de la société civile pour la stabilisation de la RDC, et accompagner le pays sur la voie d’un développement et d’une paix durables. »
« Je veux vous assurer de mon engagement total pour une MONUSCO aussi efficace, réactive et proactive que possible, au plus près de la population qui continue de souffrir de la violence armée », a poursuivi la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC.
Elle s’est inclinée devant les victimes des attaques barbares qui perdurent dans les territoires de Beni, Djugu, Mahagi, Irumu…
« Je pense aux populations prises aux pièges des combats quotidiens entre groupes armés dans le petit Nord, le Haut-Plateau et dans certaines zones du Tanganyika. Rien, vraiment rien ne saura justifier cette violence qui touche en premier lieu les femmes et les enfants », a indiqué Bintou Keita.
Appui aux institutions
Dans l’attente des solutions durables à cette violence, Mme Bintou assurer que les Nations unies sont mobilisées « pour apporter une aide d’urgence pour apporter une aide d’urgence aux populations déplacées et réfugiées et accompagner les efforts à long terme des institutions congolaises dans le domaine de la santé, de l’éducation de l’agriculture, des droits de l’homme et de la résilience. »
« Notre action s’inscrit dans un cadre d’appui des institutions congolaises, et non de substitution à celles-ci. Nous comptons sur tous les Congolais à comprendre également les limites de notre action et à nous soutenir dans notre modeste contribution », a-t-elle souhaité.
Elle dit reconnaitre qu’il y a évidemment des voix discordantes à l’action de la MONUSCO, qui font comprendre que la Mission « est là depuis plusieurs années et n’a pas pu apporter des solutions pérennes aux conflits, surtout ceux qui perdurent dans certaines provinces du pays. »
« Loin de moi l’idée de prétendre que tout a réussi et que la Mission a toujours été à la hauteur des attentes de la population. Il y a bien sûr des défis et des difficultés énormes qui nous restent à surmonter. Mais je voudrais insister aujourd’hui aussi, sur les raisons d’espérer, sur les progrès réalisés. L’autorité de l’Etat continue d’avancer et de s’ancrer dans plusieurs endroits du pays, tout comme la lutte contre l’impunité, en particulier en matière de justice militaire », a souligné Mme Bintou Keita.
Selon elle, la violence armée, aussi virulente et inquiétante soit-elle dans l’Est du pays, est contenue dans cette province.
« Et c’est pourquoi notre stratégie de transition prévoit de recentrer nos efforts et nos moyens dans ces zones. Autre point positif : le dialogue politique, qui a connu quelques perturbations par le passé, mène son bout de chemin, même s’il faut préserver et consolider les acquis encore fragiles. L’ensemble des acteurs politiques peuvent compter sur nos bons offices », a conclu Mme Bintou.