Le département d’État americain désigne Daech République démocratique du Congo (Daech RDC) et Daech Iraq et Syrie – Mozambique (Daech-Mozambique) en tant qu’organisations terroristes étrangères (FTO) en vertu de l’article 219 de la loi Immigration and Nationality Act, telle que modifiée, indique le communiqué du Département d’Etat publié le 10 mars.
Cette organisation et ses composantes sont aussi désignées par le Département d’Etat des États-Unis, au titre des terroristes mondiaux expressément désignés (SDGT) en vertu du décret présidentiel 13224, ainsi que les dirigeants respectifs de ces organisations, Seka Musa Baluku et Abu Yasir Hassan.
« Du fait de ces désignations, entre autres conséquences, tous les biens et intérêts sur les biens des personnes désignées soumis à la juridiction des États-Unis sont bloqués, et il est interdit aux ressortissants américains de participer à des opérations avec celles-ci. Les institutions financières étrangères qui effectuent ou facilitent sciemment toute transaction significative pour le compte de ces groupes ou personnes s’exposent à des sanctions sur les comptes correspondants ou comptes de passage américains », indique le communiqué.
Par ailleurs, note le communiqué, « il est criminel de fournir sciemment un soutien matériel ou des ressources à Daech-RDC ou Daech-Mozambique, ou d’essayer de le faire ou de conspirer à cet effet ».
Selon le Département d’Etat, Daech a annoncé le lancement de la province de l’État islamique en Afrique centrale (ISCAP) en avril 2019 pour promouvoir la présence d’éléments associés à Daech en Afrique centrale, orientale et australe.
Une identité cachée
« Bien que les médias associés à Daech présentent ISCAP comme une structure unifiée, Daech-RDC et Daech-Mozambique sont des groupes distincts dont les origines sont distinctes.
Daech-RDC, que l’on appelle également les Forces démocratiques alliées (ADF) et Madina a Tauheed Wau Mujahedeen, entre autres noms, est responsable de nombreuses attaques dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri dans l’est de la RDC », rappelle le communiqué.
Sous la direction de Seka Musa Baluku, révèle le Département d’Etat, Daech-RDC est connu dans cette région pour ses violences brutales à l’encontre de citoyens congolais et des forces militaires régionales, et ses attentats ont fait plus de 849 victimes civiles en 2020, selon un rapport des Nations unies sur les ADF.
Sanctions renforcées
Les ADF avaient préalablement été sanctionnés par le département du Trésor des États-Unis et les Nations unies, dans le cadre du régime de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies en RDC, en 2014, pour ses violences et ses atrocités.
Le département du Trésor des États-Unis a également sanctionné en 2019 six membres de l’ADF, dont son dirigeant Seka Musa Baluku, dans le cadre du programme de sanctions Global Magnitski pour leur rôle dans de graves violations des droits de l’homme, et Baluku a fait l’objet de sanctions ultérieures des Nations unies, début 2020, dans le cadre du programme de sanctions en RDC.