Une année après la mort du général major Delphin Kahimbi soit ce 28 février 2021, sa famille réclame que soient clarifiées les circonstances de sa mort. Dans une déclaration à la presse ce dimanche 28 février à Kiniezire, dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu où cet officier supérieur a été inhumé depuis décembre 2020, sa famille réclame la justice.
Augustin Kahimbi, le jeune frère de cet officier supérieur des FARDC, demande au gouvernement « d'arrêter les assassins, de les traduire en justice et de les condamner conformément à la loi ».
« La famille a préféré passer cette journée dans la méditation et la prière en vue d'honorer sa mémoire. La crainte au sein de la famille est de voir que, déjà une année après la mort de notre frère, les vraies circonstances de son décès ne sont pas encore clarifiées malgré les enquêtes faites. Ce décès tragique reste toujours préoccupant au sein de la famille toute entière, ce qui sème un grand trou dans les cœurs des siens », note Augustin Kahimbi.
Il ajoute :
« La famille adjure aux autorités du pays, d'arrêter les assassins de leurs fils et frères, de les traduire devant lis instances judiciaires et d'éclairer sa lanterne sur les circonstances de la mort de cet officier supérieur qui a donné toute sa vie au service de la patrie ».
Rappel des faits
Le général major Delphin Kahimbi, chef d’état-major adjoint des FARDC en charge de renseignements militaires, est décédé le 28 février 2020 à Kinshasa.
Il avait été suspendu deux jours avant sa mort, après avoir été interpellé le 20 février 2020 par la Direction général de migration (DGM), alors qu’il s’apprêtait à s’envoler pour l’Afrique du Sud. Il serait accusé par le Conseil national de sécurité d’avoir dissimulé des armes et de tentative de déstabilisation. Il était également soupçonné d’avoir "mis l’actuel gouvernement sous surveillance".
Le général Delphin Kahimbi, présenté comme un proche de l’ancien président Joseph Kabila, a occupé la fonction de chef d’Etat-major adjoint des FARDC en charge de renseignements militaires pendant six ans. Avant cela, il avait été successivement commandant second en charge des opérations Kimya 2 au Sud-Kivu et commandant second en charge des opérations et renseignements de la 34e région militaire au Nord-Kivu.
Des enquêtes de l’armée
Le haut commandement militaire avait affirmé, dans une déclaration signée le 28 février 2020 par le chef d’Etat-major des FARDC, le général d’armée Célestin Mbala que toutes les dispositions avaient été prises pour élucider les circonstances de la mort du général Delphin Kahimbi.
« Le Haut commandement annonce la mort inopinée d’un de ses valeureux officiers généraux, en la personne du général major Delphin Kahimbi, sous-chef d’Etat-major en charge du renseignement, décès survenu le matin de vendredi 28 février en son domicile à Kinshasa Ngaliema. A la suite de ce malheureux évènement, le haut commandement militaire indique que toutes les dispositions sont prises pour élucider les circonstances de cette douloureuse perte. Une enquête est diligentée. Les conclusions de celle-ci feront l’objet d’une communication ultérieure », avait promis l’armée.
La police scientifique était associée à la commission d’enquête chargée d’éclairer l’opinion publique sur les circonstances de cette mort.
Le président de la République, Félix Tshisekedi avait souhaité que les enquêtes soient rapidement menées afin de déterminer les circonstances exactes de la mort du général Delphin Kahimbi. Il l’avait dit au cours du Conseil des ministres tenu le 28 février 2020 à Kinshasa.
Le 6 mars de la même année, le Président Félix Tshisekedi avait annoncé au Conseil des ministres que d’après les éléments en sa possession, en ce qui concerne la mort du général Delphin Kahimbi, « il s’agit d’une mort par pendaison ».