Le ministère public a requis vendredi 15 janvier dix ans de servitude pénale principale contre les huit militants du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA), jugés en procédure de flagrance par le tribunal militaire de garnison de Beni. Ces militants sont poursuivis pour violence à sentinelle, sabotage et destruction méchante pour avoir fait tomber le mât du drapeau de la République et cassé quelques chaises dans les installations du commandement urbain de la police du Groupe mobile d’intervention (GMI) au cours d’une manifestation le 19 décembre dernier. Les avocats des accusés, qui disent que les faits ne sont pas établis, ont plaidé pour l'acquittement.
Avant d’accorder la parole aux parties au procès, le tribunal, par une décision motivée, a rejeté la prévention de destruction méchante retenue par le ministère public contre les prévenus. En effet, pour cette prévention, la loi prévoit que l'infracteur doit être un militaire ou un assimilé. Selon le tribunal, tel n'est pas le cas dans cette cause.
En outre, le tribunal a ordonné une descente au commandement urbain de la police du Groupe mobile d’intervention aux fins de reconstituer les faits.
Prenant la parole pour son réquisitoire, le ministère public a résumé les faits mis à charge des prévenus autour de deux préventions : violence à sentinelle et sabotage, avant de déclarer que les prévenus ont bel et bien commis les faits mis à leur charge. C’est ainsi qu’il a demandé au tribunal de condamner ces derniers à dix ans de servitude pénale principale.
Dans leurs conclusions, les avocats des prévenus ont rejeté en bloc ce réquisitoire, indiquant que le ministère public n’a apporté aucune preuve de ces accusations. Ils ont, par conséquent, demandé au tribunal de dire non établies en fait comme en droit ces infractions pour doute et insuffisance de preuves et ainsi acquitter les membres de la LUCHA.
Le tribunal militaire de Garnison de Beni a pris la cause en délibéré pour rendre son jugement le mercredi 20 janvier.