Le prévenu Kamuzadi conteste le récit de Bula Bula, affirmant avoir entendu Vincent Manga lui demander des machettes au téléphone en février 2017, un mois avant l’exécution de Zaida Catalan et Michael Sharp. Cette question est revenue au cours de l’audience du jour du procès des présumés meurtriers de ces deux experts de l’ONU devant la Cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental, à l’occasion de l’intervention d’un expert sollicité par la défense. Bula Bula maintient cependant le récit que son coprévenu Vincent Manga conteste vigoureusement.
Compte-rendu d’audience
L’expert sollicité par la défense de Kamuzadi est un arpenteur qui devait déterminer la distance qui séparait Bula Bula et Vincent Manga ce jour de février 2017 où le chef du village Moyo Musuila dit avoir entendu son coprévenu demander au téléphone à «Papa Kamuzadi» des machettes.
Bula Bula avait relaté cette séquence lors d’une audience de novembre 2019. Ce mardi, il confirme avoir bien entendu cette discussion.
Kamuzadi rejette ce récit. Le prévenu parle d’une histoire «fabriquée».
Ses avocats tentent de démontrer à la Cour, avec l’intervention d’un arpenteur et d’un expert en acoustique, que la scène relatée par Bula Bula n’est pas vraie.
Le chef du village jure que son récit est véridique. Mais lorsque la Cour lui demande s’il a vu les machettes prétendument demandées par Manga arriver dans son village, Bula Bula avoue que non.
Vincent Manga jure, pour sa part, n’avoir jamais parlé au téléphone avec Kamuzadi.
De son côté, le ministère public estime que c’est à la Cour de se faire une opinion.
«Bula Bula n’a fait que dire ce qu’il avait entendu. C’est à la Cour de dire est-ce que le papa Kamuzadi dont il est question, c’est le prévenu ou ce n’est pas lui», fait savoir le général Muwau.