L’audience au procès des présumés meurtriers des experts de l’ONU au Kasaï n’a duré que quelques minutes mardi 17 novembre, comme c’était déjà le cas lors de la précédente. Une nouvelle fois, plusieurs prévenus n’étaient pas assistés. Le ministère public déplore un «procès perturbé». Ces reports incessants d’audiences agacent les prévenus, qui manifestent de plus en plus leur mécontentement.
Compte-rendu d’audience
Avant même le début de l’audience, des murmures montent du côté où se tiennent les prévenus, visiblement mécontents de constater que la plupart des avocats qui les assistent ne sont pas présents dans la salle.
Après l’ouverture de l’audience, seuls deux avocats et deux défenseurs militaires font acter leur comparution. Sur les trente prévenus présents, vingt-deux ne sont pas assistés.
Le président de céans dit trouver curieux cette absence, rappelant que lors de la dernière audience, l’un des rares avocats présents avaient évoqué des problèmes de santé de ses confrères et obtenu un report d’une semaine.
Prenant la parole, le ministère public déclare que le déroulement de ce procès ouvert en juin 2017 est perturbé par «un comportement qui ne s’explique pas».
Le général Muwau évoque même le serment que les avocats prêtent, qui les enjoint d’exercer la défense avec dignité, conscience, indépendance et humanité.
«Est-ce qu’ils remplissent leur ministère avec humanité ?», s’interroge-t-il, faisant remarquer que certains prévenus sont en détention depuis trois ans.
Dans la foulée, le ministère public se dit dans l’obligation de demander au président de céans de renvoyer la cause à une date ultérieure. Les prévenus étant poursuivis pour des crimes graves, explique-t-il, ils ne peuvent pas se défendre sans l’assistance de leurs conseils.
Le général Ntshaykolo annonce ainsi que la prochaine audience est fixée au mardi prochain.
Depuis le début de cette année, d’autres audiences ont connu le même sort pour les mêmes raisons.