Revue de presse du mardi 13 octobre 2020
Les journaux parus mardi 13 octobre à Kinshasa s’intéressent au changement intervenu, après plusieurs reports, à la tête de la plateforme de l’opposition Lamuka.
« Le président du parti politique Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé) a officiellement pris les commandes de la coalition de l'opposition LAMUKA ce lundi 12 octobre 2020. C'est à l'issue de la cérémonie de passation du pouvoir avec le coordonnateur sortant, l'ancien premier ministre Adolphe Muzito, que Martin Fayulu a pris la tête de cette coalition née à Genève en 2018 », informe 7sur7.cd.
Pendant son mandat, renchérit actualite.cd, Martin Fayulu va notamment « défendre le territoire national ». Depuis que la question de Minembwe a éclaté, Fayulu s’est érigé en défenseur du territoire congolais. Au cours d’une conférence de presse vendredi, il a indiqué que l’enjeu autour de Minembwe vise à balkaniser le pays. Il a même appelé à une marche le 14 octobre dans le but de « défendre l’unité nationale et l’intégrité du territoire congolais », explique le media en ligne.
Forum des As note que le présidium de Lamuka a changé un certain nombre de points dans son organisation. « L'un des changements majeurs est la durée du mandat de son coordonnateur qui passe de trois à six mois. La première expérimentation de cette nouveauté se fera avec Martin Fayulu qui a pris officiellement la tête de la présidence tournante hier lundi 12 octobre. Il succède ainsi à Adolphe Muzito », explique le tabloïd.
« Le Coordonnateur représente et engage la Plateforme LAMUKA auprès des tiers. Il en est aussi le Porte-parole. Il mène des actions et/ou fait des déclarations au nom de LAMUKA après concertation préalable au sein du Présidium », poursuit le journal.
Gratuité de l’enseignement de base
Un autre sujet à la Une des journaux de Kinshasa concerne le débat sur la gratuité de l’enseignement de base, ravivé à la suite de la rentrée scolaire de lundi.
« Rentrée scolaire 2020-2021 : gratuité, le double jeu de Bakonga », titre Le Phare, dénonçant un « sabotage de la gratuité de l’enseignement de base » par le ministre de l’EPST. Le quotidien s’appuie sur les déclarations des dirigeants de principaux syndicats du pays dans ce secteur, SYECO et SYNECAT, qui doutent « de la volonté réelle du ministre de l’EPST, Willy Bakonga, de faire aboutir cette opportunité inespérée pour la jeunesse congolaise. » Selon Cécile Tshiyombo (SYECO) le ministre, « sans tenir compte des normes établies et surtout de l’application de la gratuité de l’Enseignement, a créé anarchiquement des «Nouvelles Provinces
éducationnelles, de Nouvelles Sous-division (ou Sous-provinces éducationnelles) ; il a créé presque tous les Nouveaux Bureaux de SERNIE (service national d’identification des élèves).
Enfin, toutes les «Nouvelles Ecoles» (N.E.) agréées et introduites au SECOPE sont son œuvre. Pour le SYECO, ces actions du ministre ont amené sur les listings de paie des milliers de nouvelles unités qui risquent de compromettre intentionnellement les bénéfices de cette gratuité, aussi bien pour les enseignants déjà en fonction depuis des années que pour les élèves. Ce qui étonne encore, souligne la Sécretaire générale du SYECO, C’est le fait qu’il y a des enseignants qui, à peine engagés, sont payés le même-mois. D’où proviennent ces salaires alors qu’il y a des «N.U.» qui s’impatientent depuis des mois ? »
Pour éviter l’échec de la gratuité de l’enseignement de base cette année, le SYECO et le SYNECAT ont demandé au Premier ministre d’annuler tous les arrêtés ministériels pris par le ministre de l’EPST, conclut le tabloïd.
De son côté, Forum des As fait remarquer qu’«in fine, les parents qui devaient pousser un ouf de soulagement ne trouvent pas leur compte. La gratuité devant s'opérer au prix de la qualité de l'enseignement. A ce prix-là, la gratuité est cher payée. Elle devient même paradoxalement un luxe que ceux qui ne peuvent l'éviter sont obligés de l'embrasser. Conseil de Shakespeare. Bonjour le nivellement par le bas ! »
La gratuité sera d'autant plus efficace qu'elle s'inscrira dans un environnement budgétaire cohérent. Ce qui, en l'occurrence, est loin d'être évident. Avec l'invité surprise qu'est la Covid-19, la marge de manœuvre du Gouvernement devient davantage tenue, soutient le quotidien.