Toutes les voies menant à l'assemblée provinciale du Kongo-Central ont été verrouillées mercredi 30 septembre à l'aide d'un important dispositif sécuritaire. Les quelques députés provinciaux fidèles au gouverneur Matubuana y ont quand même accédé, après une forte pression. Ils ont brisé le cadenas du portail.
A peine rentrés de Kinshasa pour prendre part à la cérémonie solennelle consacrant la rentrée parlementaire de la session de septembre, les députés provinciaux du Kongo-Central ont été cueillis par le communiqué publié mardi 29 septembre tard dans la soirée par le président de l’organe législatif provincial, Pierre-Anatole Matusila, annonçant l’ouverture de la session mais sans plénière.
Le communiqué précise que les députés provinciaux seront chaque fois informés des dates des prochaines plénières de cette session, qui est essentiellement budgétaire.
M. Matusila argumente cette décision par la situation socio-économique qui prévaut dans la province, qu’il estime « connue de tous. »
Les députés provinciaux qui soutiennent le gouverneur Atou Matubuana ont fini par accéder au siège de l'Assemblée provinciale. Ils y sont parvenus en exerçant une forte pression sur les forces de l’ordre qui étaient déployées sur toutes les issues.
Après une brève concertation entre eux dans la salle des plenieres, Jean-Claude Mvuemba, parlant au nom de ses collègues, a lancé un ultimatum au président de l’assemblée provinciale, l’invitant à convoquer la plénière dans 48 heures. Faute de quoi, ils tireront toutes les conséquences.
Face à cette situation, le Cadre de concertation de la société civile se dit indignée. Son président, Jules Benga, appelle les deux parties à privilégier les intérêts de la population, sacrifiée selon lui depuis le début de cette crise interinstitutionnelle.