Des violences en Ituri, dans le Nord-Est de la RDC ont déjà fait près de 1 000 morts depuis décembre 2017. Dans son rapport publié mardi 15 juillet, International Crisis group comptabilise aussi un un demi-millions de déplacés. Pour mettre fin à ce nouveau cycle de violence, cette ONG invite Kinshasa à « privilégier une stratégie visant à négocier la reddition des milices Lendu tout en soutenant un dialogue plus vaste entre les Hema, les Lendu, et d’autres communautés de l’Ituri. »
Pour cette ONG internationale, le Président Félix Tshisekedi devrait simultanément travailler avec les pays voisins pour qu’ils cessent tout appui aux assaillants de la région.
Initialement localisées dans le territoire de Djugu, les attaques, de faible portée, ont d’abord opposé les deux principales communautés de l’Ituri, les Hema et les Lendu.
Par la suite, les milices Lendu ont ciblé les Hema, puis l’armée nationale, avant de s’en prendre aux territoires voisins. Des acteurs externes, y compris de la province du Nord-Kivu et des pays avoisinants, sont également impliqués dans ce conflit.
La crise actuelle se distingue du conflit de 1999-2003 en Ituri, au cours duquel les communautés Hema et Lendu avaient participé à des massacres de grande ampleur, par milices interposées.
Contrairement au conflit précédent, bien que les assaillants soient recrutés essentiellement dans la communauté Lendu et réunis, pour la plupart, au sein d’une association de milices, la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), les notables Lendu n’assument pas la paternité de ces milices.
Cependant, la réponse militaire du gouvernement a montré ses limites et le scénario d’une escalade intercommunautaire plus généralisée ne peut être écarté, fait savoir International Crisis group.
Selon elle, les milices Lendu continuent de se renforcer. Les Hema n’ont, jusqu’à présent, pas organisé de représailles systématiques, mais n’excluent pas de mobiliser leurs jeunes si les attaques se poursuivent.
L’organisation de jeunes Hema en groupes d’autodéfense qui érigent des barrages sur les routes de l’Ituri devrait alerter sur le risque d’une plus forte communautarisation du conflit.
International crisis group craint que le conflit en Ituri n’ait de multiples répercussions.
Vous pouvez lire l’intégralité du rapport de l’ICG sur les violences en Ituri en cliquant sur ce lien :