Dans une allocution radiotélévisée lundi 29 juin dans la soirée, le Président de la République a notamment loué l'action de la justice qui recouvre peu à peu son indépendance. « Les avancées enregistrées l’ont été au prix de sacrifices extrêmes. Elles ne peuvent être annihilées par des manœuvres d’arrière-garde qui s’observent chez certains de vouloir légiférer pour déposséder le Conseil Supérieur de la Magistrature du pouvoir judiciaire qu’il détient pourtant par la Constitution », a affirmé Felix Tshisekedi.
« La justice est pour un État ce que le sang est pour le corps humain.Voilà pourquoi j'estime que les réformes dans ce secteur doivent être dictées, non pas par le souci de s'assurer une protection d'une personne ou d'un groupe de personnes, mais plutôt par le souci d'apporter plus d'efficacité et d'efficience au fonctionnement de la justice », a déclaré le président Tshisekedi.
Ce dernier martèle qu’il n'accepterait « sous aucun prétexte des réformes dans ce secteur qui, par leur nature et contenu, viendraient porter atteinte à des principes fondamentaux régissant la justice tels que prévus dans notre constitution ».
Ce discours du Chef de l’Etat intervient dans un contexte de protestations généralisées contre trois propositions de lois initiées par les députés Aubin Minaku et Gary Sakata. Elles renforcent le pouvoir d’injonction du ministre de la Justice, en lui permettant de sanctionner par mesures conservatoires les magistrats coupables.
Ces nouvelles réformes, en examen a l’Assemblée nationale, ont donné lieu à des protestations au sein de la magistrature et de la classe politique. Le Palais du peuple, siège du Parlement a été envahi mercredi 24 juin par des manifestants, qui voulaient empêcher l’adoption de ces textes.