Vital Kamerhe, lors de sa prise de parole avant la clôture des plaidoiries ce jeudi 11 juin, a affirmé que les avocats de la République et le ministère public n’ont pas démontré les faits de détournement mis à sa charge.
« On n'est pas en train de faire le droit ici. On est en train de faire de la politique. Ce procès est politique. On n'a pas pu démontrer ici par une pièce irréfutable le détournement de monsieur Vital Kamerhe. Kamerhe est ici en prison, et se pose la question de savoir il est ici comment et pourquoi ? J’étais convaincu qu’aujourd’hui on va me présenter finalement les pièces pour dire M. Kamerhe sur les 57 millions USD, voici, preuve à l’appui, ce que vous avez reçu. On ne doit pas supposer. On doit présenter », a expliqué Vital Kamerhe.
Il fait remarquer qu’ils n’ont pas détourné avec M. Muhima l’argent destiné au dédouanement des maisons préfabriquées. Car ce dernier a remis toutes les pièces justificatives au comptable de la présidence.
« Ce n'est pas moi qui suis attaqué, mais c'est le Président de la république. Je me pose la question en ce qui concerne la corruption. Vous supposez qu’on m’a corrompu parce que Shangalume est mon cousin ? Le pénal est individuel. Shangalume est responsable, c’est un père de famille, il est présumé innocent. On l’a torturé pour qu’il cite mon nom, mais en vain », a argumenté le directeur de cabinet du Président Félix Tshisekedi.
Ne pas affirmer des choses qu’on ne maîtrise pas
« Depuis le début de cette procédure j'avais déjà senti. Je disais à ma femme que la messe est dite », a noté Vital Kamerhe. Il fait comprendre au ministère public qu’il a pris des raccourcis pour lui imputer des choses fausses.
« J'ai entendu des choses qui n'ont rien avoir avec le procès. Comment vous pouvez affirmer des choses que vous ne maîtrisez pas. J'ai amené toutes les preuves du compte commun que nous avons avec ma femme. J'ai pris un crédit. Ma femme a un immeuble évalué à plus de 4 millions USD. Elle a un autre immeuble à plus d'1 million enregistré sous le nom des enfants »,affirme Vital Kamerhe répondant aux avocats de la République qui ont annoncé au tribunal l’acquisition d’un immeuble par son épouse en France.
Il poursuit :
« Je ne vois pas comment venir expliquer des choses qui n'ont rien avoir avec le procès. J'ai financé la campagne de tous les députés de mon parti. J'ai vendu mes maisons à Kinshasa et à l'intérieur du pays. Je n'ai négocié aucun contrat dans les 57 millions mis en cause ici ».
Le tribunal a pris la cause en délibérée et va prononcer son jugement le 20 juin. Le ministère public a requis une peine maximale contre Vital Kamerhe, Samih Jammal et Jeannot Muhima.
Les prévenus ont clamé leur innocence. Le Tribunal s’est forgé une religion avant de rendre son jugement.