« Un peuple sans mémoire, est un peuple sans avenir et sans âme. » C’est la déclaration de Monseigneur Edouard Kisonga, Vicaire Auxiliaire de l’Archidiocèse de Kinshasa lors de la messe d’action de grâce dite mardi 25 février à la Cathédrale Notre Dame du Congo de Kinshasa.
La messe a été organisée par le Comité laïc de coordination (CLC) en mémoire des victimes des manifestations organisées pour exiger l’alternance politique.
Plusieurs personnes ont été tuées au cours de différentes marches pacifiques organisées par le CLC entre 2017 et 2018. Les manifestants exigeaient le respect de la constitution et la tenue des élections démocratiques, libres et transparentes.
« Nous avons assisté à un moment dans notre pays à un groupe d'orgueilleux qui ne respectaient ni la vie humaine ni les lieux sacrés. Ils se sont permis même dans les églises. Si Nous revenons à ces faits honteux et malheureux, c’est pour que cela ne se répète plus jamais dans un pays qui se veut de droit », a rappelé Monseigneur Edouard Kisonga.
Pour sa part, le professeur Isidore Ndaywel, un des responsables du CLC a annoncé son soutien aux familles des victimes de différentes manifestations organisées pour obtenir les élections de décembre 2018.
Il a réclamé que Justice leur soit rendue, car, a-t-il dit, c’est l’unique voie du pardon et de la réconciliation.
« Dans notre mémoire, nous devons intégrer les martyrs de la démocratie au même titre que les martyrs de l'Indépendance. Aux présumés auteurs de ces crimes, nous avons pris une option claire. Nous allons demander que la justice soit faite et qu'elle soit suivie de la réparation », a indiqué le professeur Isidore Ndaywel.
Le député national Albert Fabrice Puela a interpellé, de son côté les ‘’bénéficiaires’’ de cette alternance politique qui a couté la vie à de nombreux Congolais :
« Nous avons eu des gaz lacrymogènes, nous sommes tombés malades, d’autres sont morts. Mais où sont passés les bénéficiaires de cette alternance politique ? Ils oublient qu'il y a un sacrifice fort qui a été payé », s’est-il indigné.