Sud-Kivu : des associations plaident pour un dialogue intercommunautaire pour restaurer la paix

L’inter-mutuelles et associations du Sud-Kivu (IMASKI), qui regroupe les communautés de cette province, demande au gouvernement de mettre rapidement en œuvre, les mécanismes déclencheurs du dialogue intercommunautaire. Dans une déclaration faite mardi 5 novembre, ces associations affirment que ce dialogue va stopper les hostilités et le désastre humanitaire en cours à Minembwe, à Itombwe, à Bijombo et dans la plaine de la Ruzizi.

« Nous, membres de l’inter mutuelles et associations du Sud-Kivu, recommandons au gouvernement de la République, de mettre rapidement en œuvre le mécanisme déclencheur du dialogue tant attendu et dont les documents de travail lui ont déjà été remis par l’équipe de médiation confiée librement à l’honorable Norbert Basengezi Kantintima, et c’est en vue de répondre avec diligence aux préoccupations des 13 communautés du Sud-Kivu en particulier et de la nation en général », a affirmé le président de l’IMASKI, Désiré Kashemwa.

Des conflits récurrents opposent depuis le mois de mai, les communautés vivant dans les hauts plateaux de Minembwe, dans le territoire de Fizi. Les affrontements qui s’ensuivent, occasionnent plusieurs déplacements des populations.

Pour mettre fin à cette situation, l’IMASKI invite aussi l’exécutif national à prendre toutes les dispositions nécessaires pour l’arrêt immédiat des hostilités en vue de stopper le désastre humanitaire en cours.

L’IMASKI appelle également toutes les 13 communautés du Sud-Kivu à revenir sur la voie du dialogue en vue de répondre aux préoccupations des populations innocentes, victimes collatérales de ces hostilités.

« Aux 13 communautés du Sud-Kivu, de sensibiliser chacune sa population à la base, et dans les coins et recoins de la république et de la planète à la culture de la cohabitation pacifique », a poursuivi Désiré Kashemwa.

Il a aussi demandé aux organisations internationales humanitaires et des droits de l’homme, d’apporter assistance à tous les déplacés de guerre en errance.

« Ces organisations devront accompagner le processus de dialogue en l’appuyant par leur expertise en la matière, de se saisir des plaintes des victimes des crimes de génocide, de guerres et des crimes contre l’humanité, pour que tous les présumés auteurs soient éventuellement traduits en justice », a ajouté Désiré Kashemwa.

Les Banyamulenge acceptent le dialogue

La communauté Banyamulenge, accusée d’avoir suspendu sa participation à ce processus, dit oui au dialogue, mais après la cessation des hostilités.

« Que l’Etat prenne ses responsabilités en imposant la paix, pour que le dialogue puisse renforcer la paix sociale. « Nous n’avons jamais été contre le dialogue, nous disons que nous voulons le dialogue, nous attendons le dialogue, mais le dialogue doit intervenir à un moment donné où il est possible de dialoguer » », déclare le député national Moïse Nyarugabo.

Il a indiqué que « la première chose à faire c’est d’arrêter les hostilités. C’est la cessation de la guerre, des tueries, massacres et de cette destruction méchante des villages, de cette errance des populations. »

« Quand ça s’arrête, on peut appeler maintenant la population au dialogue. Le dialogue, c’est pour la paix sociale, pour la paix durable. La seule demande, c’est que le gouvernement, doit d’abord imposer la paix. Si l’Etat intervient, c’est une affaire d’un jour, des deux jours, des trois jours. Que l’Etat prenne d’abord ses responsabilités. La paix c’est l’affaire de l’Etat, la sécurité physique, c’est l’affaire de l’état, et le dialogue pour la paix sociale. C’est là qu’interviennent les populations et les communautés », a poursuivi Moïse Nyarugabo.

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