Meurtre des experts de l’ONU : un infirmier contredit le récit de Tshiebwe Bibomba

Au procès des présumés meurtriers des experts de l’ONU au Kasaï, trois personnes appelées par le tribunal militaire de Kananga ont renseigné jeudi les juges sur les déclarations faites lors de la dernière audience par le prévenu Tshiebwe Bibomba. Ce dernier avait notamment fait savoir que le 12 mars 2017, il était dans un centre de santé où son épouse accouchait. Mais l’infirmier cité par le prévenu affirme que l’accouchement dont parle Tshiebwe n’a pas eu lieu en mars.

Compte-rendu d’audience 

Tshiebwe avait cité Tshibuabua Tshibert comme l’infirmier qui avait aidé son épouse à accoucher au centre de santé du village Mulumba Muteba, voisin de Moyo Musuila. Un accouchement qui aurait eu lieu le 12 mars 2017, le jour du meurtre de Zaida Catalan et Michael Sharp.

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Appelé comme renseignant par le tribunal, l’infirmier reconnait que l’épouse de Tshiebwe a bien accouché dans son centre de santé. Mais il affirme que l’évènement a eu lieu en février 2017 et pas en mars, comme le soutient le prévenu.

L’infirmier Tshibuabua suggère même au tribunal de consulter le registre du centre de santé pour confirmer son témoignage.

Interrogé, Tshiebwe maintient ses précédentes déclarations, affirmant qu’en tant que père de l’enfant, il sait mieux que quiconque la date de sa naissance.

Le ministère public ne croit pas non plus au récit de Tshiebwe. Pour lui, le prévenu ne se trouvait pas au centre de santé de Mulumba Muteba le jour de l’exécution des experts.

Le colonel Muwau met notamment en lumière les contradictions entre le récit de Tshiebwe et celui des personnes qui ont été dans ce centre de santé ce jour-là.

Alors que Tshiebwe prétend que l’infirmier était resté assister son épouse après avoir soigné l’accompagnateur blessé lors de l’interception du convoi des experts, le chef du village Mulumba Muteba- lui aussi entendu comme renseignant- affirme que l'infirmier Tshibuabua Tshibert avait accompagné le blessé jusque dans la cour de Bula Bula à Moyo Musuila. Ce récit avait d’ailleurs déjà été fait par l’un des miliciens qui avaient été envoyés pour récupérer le blessé à l’hôpital.

Autre détail que Tshiebwe est le seul à fournir : le nombre de miliciens venus déposer puis récupérer le blessé au centre de santé et leur moyen de transport. Le prévenu dit qu’ils étaient très nombreux et qu’ils étaient à pied. Tous les renseignants entendus dans ce procès disent pourtant qu’ils étaient à deux et transportaient le blessé à moto.

Autant de contradictions qui, pour le ministère public, sont la preuve que Tshiebwe n’était pas au centre de santé avec son épouse comme il le prétend.

Selon Jean Bosco Mukanda, Tshiebwe était parmi les miliciens qui se trouvaient sur le lieu de l’exécution des experts.

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