La déclaration de l’Union africaine (UA) est scandaleuse, affirme vendredi 18 janvier Me Peter Kazadi, directeur de cabinet adjoint de Félix TShisekedi, élu président de la République, selon les résultats provisoires de la CENI. Dans une interview accordée à Radio Okapi, il dit ne pas comprendre qu’une instance internationale demande à la justice d’un pays « d’arrêter de faire le travail que lui confère sa constitution ».
« C’est une première dans l’histoire d’une nation. Je réfléchis depuis que j’ai appris ce communiqué. J’ai tenté de chercher dans les instruments internationaux pour voir les fondements juridiques de cette position, je n’ai pas trouvé », argumente Me Peter Kazadi, député national, élu sur la liste de l’UDPS à Kinshasa.
Dans son communiqué publié jeudi 17 janvier en soirée, l'UA dit émettre « des doutes sérieux sur la conformité des résultats provisoires, tels qu'ils ont été proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et demande la suspension de la proclamation des résultats définitifs des élections ».
Selon les résultats provisoires de la CENI, Félix Tshisekedi est vainqueur de la présidentielle de décembre 2018. Ce que conteste Marti Fayulu venu en deuxième position. Il a introduit un recours à la Cour constitutionnelle, dont l’arrêt est attendu d’ici le 22 janvier. C’est à cette date que le nouveau président élu devra aussi prester serment, conformément au calendrier de la Commission électorale.
Pour Me Peter Kazadi, ce litige entre dans la compétence de la justice congolaise et le contentieux électoral est organisé en droit congolais.
« Les parties prenantes ont saisi les juges compétents pour trancher entre les parties, et l’UA se permet de dire aux juges de ne pas faire leur travail, en attendant qu’elle vienne apporter des solutions ! je me demande dans quel monde nous sommes », s’étonne-t-il.