Fête de nativité : faible affluence dans les marchés de Kananga

A la veille de la fête de Noël pendant laquelle les chrétiens célèbrent la nativité du Jésus-Christ, l’ambiance n’est pas des plus festives dans la ville de Kananga. Pas de bousculade ni d’engouement dans les commerces et marchés, lundi 24 décembre.

Les marchés ne connaissent pas l’affluence habituelle constatée pendant cette période de fin d’année, font remarquer les vendeurs. La plupart de commerçants confient que les ventes ne décollent pas alors que c’est habituellement à cette période de l’année qu’ils font les meilleures affaires.

Malgré ce faible engouement, des parents tentent de se préparer pour bien passer cette fête en achetant des jouets pour les enfants et des aliments pour le repas.

Assise au comptoir de son commerce sur une avenue marchande de la ville, cette dame fait le constat :

« Il y a des choses qu’on achète beaucoup et d’autres qu’on n’achète pas. Par exemple, les jouets des enfants et les guirlandes sont bien vendus. »

Comme le fait remarquer la commerçante, certains marchands en profitent plus que d’autres. C’est notamment le cas des vendeurs des jouets et objets de décoration.

Sur l’avenue Magar, Serge vend guirlandes, jeux de lumière et poupées. Il ne cache pas sa joie de faire de bonnes ventes. Mieux que l’année passée, confie-t-il.

« Je vends des fleurs, des jouets pour enfants, des ballons d’air. Ça se vend bien par rapport à l’année dernière. Les manifestations [politiques] de l’année dernière, ne nous ont pas permis de vendre normalement », dit-il.

Du côté des produits alimentaires, des clients se plaignent d’une hausse des prix depuis quelques jours. C’est le cas de ce jeune homme qui accompagne l’un de ses parents au marché Kamayi pour acheter une poule.

« C’est une augmentation liée aux fêtes. On achetait la poule à 8 000 Fc (5 USD), mais maintenant, c’est à 11 à 15 000 Fc (près de 10 USD) », fait savoir le jeune homme.

Même s’ils s’accordent à dire qu’organiser les festivités en cette fin d’année n’est pas facile, la plupart de clients et commerçants indiquent que c’est moins difficile que l’année passée quand la province sortait à peine de plusieurs mois de violence.

« Noël est reporté »

A Kinshasa, les préparatifs se déroulent selon les bourses de chaque famille. Pour Elysée, mère de famille habitant la commune de Lingwala. La fête de noël sera bien célébrée.

« Je n’ai pas décoré la maison, parce qu’elle est petite. Ce n’est pas parce que je n’ai d’argent, mais je n’ai pas voulu. Les enfants vont chanter et on va sortir ensemble », raconte Elysée. Elle vit avec ses trois enfants dans un appartement.

Dans cette famille, les enfants sont contents des cadeaux que leurs parents leur ont offerts.

« Maman m’a acheté la robe, les souliers et la jupe », confie l’une des filles d’Elysée.

Ce n’est pas le cas dans la famille de Josué. La fête de Noël n’aura pas lieu faute des moyens.

« Noël vraiment est reporté. Les enfants nous dérangent du matin au soir qu’ils n’ont pas d’habits. Nous leur disons qu’on a rien, parce qu’on ne nous a pas payé.  C’est la crise. On n’a rien. Pas de décoration. Pas de jouet », regrette le papa, qui dit avoir expliqué la situation aux enfants.

Le message est compris par les enfants :

« On n’a pas l’argent, comment va-t-on fêter ? Nous n’avons rien acheté. Maman a dit qu’elle n’a pas d’argent. »

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