Revue de presse du mercredi 14 novembre 2018.
L’accord de Genève continue d’alimenter les médias congolais. Les uns critiquent le revirement de Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi. D’autres s’intéressent au soutien des autres signataires à Martin Fayulu, candidat commun. D’autres encore pensent que M. Fayulu est un « pion » désigné pour boycotter les élections.
L’Avenir indique que le peu de temps écoulé après la « désignation-surprise d’un poids mouche » pour représenter l’opposition à l’élection présidentielle avec pour tout programme l’abandon de la machine à voter et le retour de « l’exilé » Moïse Katumbi au pays, n’a pas illusionné longtemps.
Les ultra-radicaux de l’opposition à la manœuvre à Genève n’avaient pour objectif que d’empêcher les scrutins d’avoir lieu le 23 décembre 2018, analyse le quotidien, partant des propos de Martin Fayulu « l’éphémère candidat commun de l’opposition à l’élection présidentielle ». Celui a déclaré que « les élections prévues le 23 décembre 2018 devaient se tenir sans machine à voter et avec un autre fichier électoral que l’actuel qui est corrompu ».
Une impossible équation dont il s’est gardé de révéler les voies et moyens de résolution. In fine, Genève n’aura donc été qu’un vrai marché de dupes, avec pour seul objectif la mise sur orbite du« kamikaze chargé exclusivement de boycotter les élections et saboter tout le processus », indique le journal. Ironie du sort, ledit « kamikaze » vient d’exploser lui-même en plein vol, conclut le tabloïd.
Ce n’est pas ce que pense « Ensemble pour le changement ». Jean-Bertrand Ewanga, cité par Forum des As annonce que la plateforme électorale dirigée par Moïse Katumbi promet de soutenir le candidat commun de l’opposition lors de l’élection présidentielle du 23 décembre, en dépit du retrait de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe de l’accord de Genève.
Jean-Bertrand Ewanga estime que l’apport de l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga et de Jean-Pierre Bemba suffit pour amener Martin Fayulu à la magistrature suprême.
Intervenant sur Cas-info.ca, Jean-Bertrand Ewanga a déclaré : « Ne voyez pas la personne de Fayulu. Il faut plutôt voir les poids lourds qui sont derrière Fayulu notamment les incontestés Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi ».
Le Potentiel de son côté, ne s’empêche pas de tacler le président de l’UDPS, qui a retiré sa signature de cet accord. « Il ne faut pas non plus oublier que, du vivant de son père, Félix Tshisekedi a été le chef de la délégation des négociations secrètes engagées entre l’UDPS et le président Joseph Kabila. Autrement dit, dans les couloirs du pouvoir en place à Kinshasa, Félix Tshisekedi n’a jamais été un étranger », écrit le quotidien.
En réalité, il a flirté avec tout le monde, notamment le cercle rapproché du président Joseph Kabila. Mais, comme son défunt père, Fatshi sait bien jouer avec le temps. Il sait aussi se faufiler entre les mailles pour sauvegarder son statut d’opposant. C’est son principal fonds de commerce, ajoute le tabloïd, qui conclut qu’à l’UDPS, c’est « Kabund le patron », poursuit le journal.
« J’ai la conscience tranquille », apaise Félix Tshisekedi, dans les colonnes du journal Le Phare.
« Je crois que l’opprobre était plutôt d’avoir signé cet accord, pas le contraire. J’ai vraiment ma conscience tranquille. Je n’ai pas le sentiment d’avoir trahi qui que ce soit, ni mon engagement. J’ai seulement le sentiment d’avoir assumé mon rôle de président de l’UDPS, c’est-à-dire d’avoir respecté le mot d’ordre de ma base, celui de ceux qui font de moi ce que je suis », s’est justifié le président de l’UDPS.
Times.cd revient sur les termes de l’accord de la réunion de Genève et révèle que Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe s’étaient engagés sur l’honneur à respecter scrupuleusement toutes les dispositions de l’Accord de « Lamuka », plateforme électorale née de ces assises.
« Si je ne respecte pas mes engagements, je mettrais fin à ma carrière politique et je serais soumis à l’opprobre de la nation et à la sanction de mes pairs », peut-on lire sur la lettre d’engagement de chacun des sept leaders de l’opposition, ajoute ce média en ligne.
De l’autre côté, le Front commun du Congo ouvre ses portes « à tous les déçus », informe Congoprofond.net, qui cite le tweet du coordonnateur de cette plateforme de soutien à Emmanuel Ramazani Shadary.
« Que tous ceux et celles des compatriotes profondément déçus et frustrés par cette énième trahison de notre peuple par les leaders de l’opposition congolaise au service d’une cause étrangère à l’intérêt national, rejoignent le camp du Congo, le FCC », a écrit Néhémie Mwilanya.