Le coordonnateur du Programme de lutte contre les maladies tropicales négligées, le docteur Sylvain Kabasele revient sur la distribution des médicaments pour aider ceux qui en souffrent. Citant entre autres l’onchocercose et la filariose, il explique que ces maladies qui passent inaperçues peuvent rendre une personne aveugle ou provoquer le gonflement des pieds. Certaines personnes atteintes de ces pathologies sont incapables de travailler et participent peu ou pas du tout au développement de leur milieu. Interview
Radio Okapi : Docteur Sylvain Kabasele, vous coordonnez la campagne dénommée « Débuter la distribution des médicaments contre les maladies tropicales négligées ». Quelles sont ces maladies ?
Dr S. Kabasele : Selon l’OMS, l’on dénombre plus ou moins dix maladies. Mais pour ce qui concerne notre milieu, on traite quatre maladies. Il y a l’onchocercose, la filariose lymphatique, la géohelmenthiase et la schistosomiase.
Pourquoi elles sont appelées maladies tropicales négligées ?
Parce que ces maladies-ci sont plus dans la communauté, et les gens ne s’en rendent pas du tout compte. Ces maladies engendrent plusieurs conséquences et rendent les gens aveugles, d’autres avec des grosses bouches, surtout dans le cas d’hydrocèle, de fois avec des gros pieds, ce que nous appelons éléphantiasis.
Ces gens qui sont atteints de ces genres de maladies sont incapables de pouvoir produire ou participer au développement de notre milieu. C’est ainsi que la plupart des gens appellent ces maladies « maladies tropicales négligées », parce qu’elles passent inaperçues.
Vous avez débuté une campagne de distribution des médicaments. Cette campagne se déroule pour l’ensemble de la province du Kasaï-Central ou c’est seulement ici à Kananga ?
Notre coordination englobe la province de l’ex-Kasaï-Occidental, c’est-à-dire pour les deux provinces actuelles : donc la province du Kasaï et Kasaï-Central. Donc, ça concerne toutes les 44 zones de l’ex-province du Kasaï-Occidental. Comme vous le savez, ce sont des maladies tropicales dans le milieu tropical. Les autres maladies peuvent être dans d’autres villes. Par exemple les gens qui sont ailleurs rencontrent plus le ver de guinée. Il y a d’autres maladies que l’on traite dans notre programme, mais qui sont traitées ou coordonnées dans d’autres coordinations. Le cas de la lèpre. Elle fait partie des maladies tropicales négligées. Nous avons la trypanosomiase, qui a une coordination particulière, et fait partie aussi des maladies tropicales négligées. Les maladies tropicales négligées sont très nombreuses.
Donnez-nous un peu quelques conséquences de toutes ces maladies…
La personne atteinte de ces genres de maladies plus souvent peut devenir aveugle. Elle peut avoir le problème d’éléphantiasis, elle peut avoir le cas d’hydrocèle avec plusieurs conséquences qui peuvent survenir. D’une façon générale, cette personne est incapable de pouvoir faire des travaux pour participer au développement de notre milieu.
Avez-vous le tableau de la situation ici ?
Oui. Nous avons quelques cas de maladies, comme des gens qui sont presque aveugles, les gens qui ont des problèmes d’hydrocèle ou des cas de grosses bouches qui est défini comme une accumulation des liquides dans la cavité vaginale, nous avons des statistiques. Nous avons des statistiques des gens qui ont des problèmes de l’œdème. L’oedème, c’est le gonflement qui peut atteindre soit le membre inférieur, soit le membre supérieur ou de fois les seins. Donc, nous avons des statistiques.
La distribution des médicaments, comment se déroule-t-elle?
La distribution est périodique, parce qu’actuellement avec le programme, on est en train de chercher comment éliminer et contrôler les maladies. Le plus souvent ailleurs, la distribution peut se faire deux fois l’an. Mais par rapport à la réalité de notre milieu, ça se fait une fois l’an. C’est-à-dire, chaque année on est obligé de procéder à la distribution des masses des médicaments contre les maladies tropicales négligées.
La stratégie est une distribution de porte-à-porte. C’est-à-dire, le distributeur communautaire, après avoir formé les différents acteurs, donc les membres de l’équipe cadre des zones de santé, les infirmiers titulaires et les distributeurs communautaires que nous appelons les relais communautaires, ce sont eux qui vont distribuer les médicaments dans les ménages. Ils vont passer ménage par ménage, après avoir dénombré les personnes qui sont éligibles au traitement, et ensuite, au même moment ils administrent les médicaments.
Propos recueillis par François Kadima