"Le Léopard n’aime pas les maladroits", roman d'Yvan Asselin, ancien chef de projet de la Fondation Hirondelle en RDC, raconte l’histoire d’un certain Auguste Mbuyi, qui va partir en 1885 de Banana, vers l’embouchure du fleuve Congo, jusqu’à Tadoussac sur la Côte Nord du Québec au Canada. Il est envoyé par son père, Kasa Mbuyi, chef de la tribu des Mbotos, pour aller apprendre le secret qui fait la richesse des Blancs. Et puis, revenir aider son peuple à sortir de la misère.
Parti de Banana caché dans les cales d’un navire en partance pour la Belgique, le fils sera arrêté à l’escale de Dakar. Il est embarqué vers Rouen en France, pour être ajouté aux autres esclaves qui seront déportés vers l’Amérique.
Au Québec, Auguste Mbuyi aura un destin fabuleux. Etrange destin. A Tadoussac, lui, de la tribu Mbotos au Congo, deviendra le premier chef indien noir d’Amérique de la tribu de Montagnais. Pourtant l’esclave Auguste Mbuyi avait été offert en cadeau à cette tribu quelques années plus tôt. Un exemple d’intégration. Chez les Montagnais, il se rendra célèbre et utile par ses talents de sorcier-guérisseur hérités de son père.
Un siècle plus tard, en 1980 son petit-fils, Victor Mbuyi, refera le chemin contraire : du Québec à Banana via Kinshasa. C’est à la faveur d’un recrutement à Montréal comme matelot par un capitaine belge sur un navire devant aller vers le Congo. Question de retrouver ses racines, ses origines.
On retrouve dans ce roman certains repères connus des Kinois. Le restaurant Le Maquis de la Gare, la Gombe, le quartier Beau-Marché, des noms des Congolais ou encore des termes comme abacost ou Skol…
Dans ce roman de Yvan Asselin transpire le bref passage de son auteur à Kinshasa, ville qu’il a connue de 2003 à 2005.
Le léopard n’aime pas les maladroits, c’est aussi la richesse de la francophonie car il y transpire le français canadien, mieux, le québécois, langue de l’auteur. Publié aux Editions Mdam au Canada en 2017, roman est disponible ici.